Du 30 octobre au 5 novembre, le Festival international du film de Windsor (WIFF) présentera sa 13e édition en offrant aux cinéphiles quelque 100 longs métrages sélectionnés parmi les meilleurs autour de la planète. Cette généreuse programmation comprendra pas moins de 25 % de contenu francophone.

À quelques jours de la conférence de presse du 12 octobre, le directeur général du festival, Vincent Georgie, est fier de voir « qu’après 13 ans, on continue notre croissance. À la demande du public, on a ajouté une journée pour permettre entre autres la présentation de certaines productions à deux reprises ».

En effet, par les années passées, certains amateurs du septième art devaient parfois faire des choix difficiles entre deux films qui étaient projetés au même moment. La nouvelle approche devrait permettre de mieux répondre aux attentes du public.

Cette attention portée aux attentes des acheteurs de billets explique en partie le succès croissant du WIFF qui détient toujours le deuxième rang canadien parmi les festivals cinématographiques produits et gérés par des bénévoles.

Il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte selon M. Georgie, dont le fait que « Windsor n’est pas en banlieue d’une autre ville canadienne. Nous sommes relativement éloignés de Toronto et comme on est loin, il faut donc créer nos propres activités culturelles. Nous avons besoin d’activités culturelles de qualité, intéressantes, diverses et qui font réfléchir .

« Le choix des sites de présentation des films, soit les théâtres Capitol et Chrysler, crée un effet de centralisation qui amène beaucoup de monde au centre-ville, ce qui nous profite, mais qui, également contribue à permettre aux bureaux d’affaires du secteur de servir une clientèle plus étendue.

« Autre point à ne pas négliger, Windsor est la quatrième ville multiculturelle en importance au pays. Cela se traduit par une certaine ouverture d’esprit qui nous vient, également, de notre historique syndical qui fait la promotion de la qualité de vie. Windsor n’est pas qu’une ville de gens qui travaillent en manufacture comme elle a longtemps été perçue. De plus en plus de personnes travaillent dans le secteur des services et ils apprécient l’offre culturelle que nous leur présentons.

« Finalement, le Festival est ouvert à tout le monde par le choix des productions qui, année après année, se retrouvent dans la programmation. Il y a quelque chose d’accessible et d’accueillant dans le fait que nos choix cinématographiques peuvent rejoindre à peu près tout le monde. Il ne s’agit pas d’un festival du cinéma snob ou très pointu ».

Avec près de 20 000 billets vendus l’an dernier, le WIFF a certainement su se modeler aux attentes des différentes clientèles qu’il rejoint. Et cette année, « on pense bien dépasser ce cap », ajoute Vincent Georgie.

La saison des Oscars approche et le Canada a choisi de présenter Hochelaga, terre des âmes dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère », une décision qui laisse M. Georgie dubitatif. « J’espère que je me trompe, mais le film ne me semble pas assez universel, un peu trop pointu pour se démarquer aux Oscars. Encore une fois, j’espère que je me trompe ».