En 26 ans d’opération, la salle La Canadienne a certainement vu passer des milliers de moments heureux, solennels ou tragiques et, le 29 janvier, la communauté tournait la page sur un épisode de la vie des francophones de la région.
« Pendant de nombreuses années, nous avions des repas communautaires chaque vendredi et dimanche dans cette salle et il y avait toujours beaucoup de monde. Il ne faut pas oublier non plus que dans les espaces aujourd’hui occupés par le Conseil scolaire Providence, nous avions une salle de réception (le salon Chopin-Vigneault) pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes », se rappelle Didier Marotte quelques minutes après le départ des derniers convives.
Intitulé Ce n’est qu’un au revoir, le dernier brunch de l’histoire de La Canadienne s’est déroulé pratiquement à guichet fermé. En début de rencontre, l’ambiance dans la salle à manger était très feutrée, comme si les convives tentaient de s’imprégner du moment.
Didier Marotte a pris la parole pour remercier les convives, mais surtout pour les rassurer sur la suite des choses : « Nous ne sommes pas morts. Nous continuons. Nous avons déjà une entente avec le Club Riviera (anciennement Club Alouette) pour nos danses mensuelles de l’âge d’or. Nous tiendrons une autre édition du Festival de la Poutine ce printemps et le site où la communauté pourra célébrer la Saint-Jean-Baptiste est déjà réservé. ».
Pour sa part, André Gagnon, président du Centre communautaire francophone Windsor-Essex Chatham-Kent a souligné que le Centre commençait un nouveau chapitre de son histoire. Il s’est dit confiant que la communauté sera fière de ce qui s’en vient.
Après ces deux interventions, l’atmosphère a changé et le ton des conversations a monté graduellement pour atteindre le niveau habituel propre à ce genre d’événement. Tout le monde semblait envisager l’avenir avec confiance.
La fin des opérations signifie inévitablement des pertes d’emplois dans les cuisines et dans la salle à manger, ce qui est malheureux pour les jeunes qui y trouvaient un revenu. « On va consacrer les prochains mois à faire le tour des différents groupes qui composent notre communauté pour les écouter, comprendre leurs attentes et déterminer ce qui peut être fait, a indiqué Didier Marotte. Il faudra vraiment rencontrer tout le monde. » L’équipe se donne quelques mois pour cette opération.
Daniel Richard