Les Américains se rendront aux urnes le mardi 3 novembre pour élire soit le démocrate Joe Biden ou le président républicain sortant, Donald Trump. La pandémie de COVID-19 a certes joué un rôle important depuis le début de la campagne électorale et les sondages démontrent que les Américains sont majoritairement mécontents de la gestion de la crise sanitaire par Washington.

Il faut dire que les États-Unis est un des pays les plus touchés au monde par le coronavirus, M. Trump et plusieurs de ses proches à la Maison-Blanche ayant été infectés. Le président a récupéré assez rapidement pour reprendre le chemin de la campagne électorale dans un marathon pour tenter de rattraper Joe Biden qui mène la course dans les derniers sondages à l’échelle nationale.

Donald J. Trump (photo officielle de la Maison-Blanche de Shealah Craighead, 2017)

Les sujets chauds pour l’électorat américain sont le racisme, la violence policière envers les minorités raciales, la nomination du prochain président de la Cour suprême et bien sûr, l’économie.

Durant toute cette campagne, Donald Trump a joué la carte de l’intimidation et de l’incertitude quant au vote par anticipation, martelant tous les jours que les bulletins de vote envoyés par la poste pourraient être manipulés par des fraudeurs pour favoriser le clan Biden, ou simplement jetés dans les poubelles. Le vote par correspondance est un gros enjeu et traditionnellement à majorité démocrate. Le président sortant n’a jamais répondu clairement aux questions des journalistes à savoir s’il accepterait le résultat du scrutin le 3 novembre.

Quant à Joe Biden, il a reçu beaucoup d’appui au cours des dernières semaines, dont plusieurs de personnalités républicaines qui en ont assez de la conduite et du manque de respect de leur président pour la démocratie américaine. Même l’ancien président Barack Obama (2009-2016) est intervenu dans cette campagne le 21 octobre dernier, en faisant une sortie en appui à Joe Biden à Philadelphie, dans l’État stratégique de Pennsylvanie, où les sondages sont serrés. Dans son discours, il a demandé aux électeurs démocrates de voter par anticipation comme plus de 35 millions d’Américains l’avaient fait déjà en date du 21 octobre, un record à moins de deux semaines du scrutin. La popularité du vote par anticipation était à prévoir à cause de la pandémie de COVID-19 qui sévit aux États-Unis, pays durement touché avec plus de 222 000 décès en date du 22 octobre dernier.

Joe Biden (photo officielle de la Maison-Blanche de David Lienemann, 2013)

Deux débats télévisés ont eu lieu entre Donald Trump et Joe Biden au cours de cette campagne, le dernier avant l’élection était prévu à Nashville le 22 octobre dernier. Mais la Commission américaine des débats avait changé les règles dans le but d’éviter la cacophonie qui a marqué le premier duel entre les deux candidats.

Lors du premier débat, Donald Trump coupait constamment la parole à Joe Biden à chaque fois que ce dernier tentait de répondre à une question du commentateur du réseau Fox News. Alors pour ce dernier duel, les micros de deux candidats étaient coupés pour leur permettre de répondre à tour de rôle aux questions du modérateur sans être interrompu. Cette décision n’a pas plu à l’équipe de M. Trump qui a répondu à ce changement en affirmant que « le président Trump est désireux de débattre avec Joe Biden malgré les changements de dernière minute décidés par une commission partiale, dans une ultime tentative de fournir un avantage à son candidat favori ».

Le 20 octobre, les Floridiens ont pu se rendre aux urnes pour le vote anticipé, la Floride étant un État-clé de cette présidentielle. La course est très serrée dans les sondages en Floride et Joe Biden avait en date du 21 octobre 1,4 point d’avance sur le président sortant. Les deux candidats se sont déplacés à plusieurs reprises en Floride, où historiquement les résultats ont toujours été serrés et décisifs pour espérer remporter l’élection américaine. En 2016, Donald Trump avait gagné les États cruciaux de la Floride, la Pennsylvanie, le Michigan, la Caroline du Nord, le Wisconsin et l’Arizona. Aujourd’hui, Joe Biden pourrait créer la surprise en prenant la Georgie, l’Iowa, l’Ohio et le Texas. La constatation majeure qui ressort de cette campagne est la division qui règne aux États-Unis, autant dans la population qu’entre les partis républicain (conservateur) et démocrate (libéral). Les Américains trancheront le 3 novembre.

PHOTO – Un rassemblement pro-Trump au Nevada le 18 octobre dernier