Pour l’enseignante de l’école secondaire E.J. Lajeunesse, Jeanette Giroux, la décision de joindre la Marine royale canadienne afin de payer ses études a littéralement changé sa vie. Non seulement elle y a acquis des compétences mais elle a également pu constater sur place l’importance du mode de vie nord-américaine et la dette contractée auprès des vétérans.

« Bonjour. Je suis le matelot de première classe Giroux. Vous me connaissez ici sous le nom de Mme Giroux ». Dans le gymnase de l’école, en regardant les visages des élèves, il était facile de déduire qu’il s’agissait d’une surprise pour plusieurs d’entre eux.

Revêtue de son uniforme, Mme Giroux symbolise pour ces jeunes une perception nouvelle : les vétérans ne sont pas que des personnes âgées qui ont participé aux grands conflits mondiaux du XXe siècle.

Sa présence derrière le micro rappelle que, depuis les événements de septembre 2001, des milliers de jeunes gens, à peine plus vieux qu’eux à l’époque, sont allés combattre ou encore aider les populations locales dans des pays tel l’Afghanistan. Certains n’en sont jamais revenus et d’autres ont conservé des séquelles, qu’il s’agisse de blessures physiques ou psychologiques.

Selon le site Défense nationale et les Forces armées canadiennes, 635 membres des Forces armées canadiennes (FAC) ont subi des blessures lors de combats et 138 ont été tués dans ces circonstances pour la période allant de 2002 à 2012.

Il y a également ceux atteints du Trouble de stress post-traumatique (TSPT). Selon le même site, en 2013, « des employés de Statistique Canada ont interviewé en personne 8200 militaires des FAC, évaluant les symptômes de ceux qui souffraient du TPST au moment de l’entrevue et de ceux qui en ont souffert dans le passé. Parmi les participants à l’enquête, 11,1 % ont répondu aux critères de diagnostic du TPST à un moment dans leur vie, et 5,3 % d’entre eux répondaient à ces critères au moment de l’enquête ou au cours de l’année précédente ».

Tous ces militaires, à l’instar de ceux qui sont allés en Europe à deux reprises, en Corée ou ailleurs, l’ont fait pour protéger ce que Jeanette Giroux décrit comme « la liberté souvent considérée comme acquise dans nos sociétés ». D’ailleurs son message portait sur l’importance pour les jeunes que c’est un état de fait fragile.

Les Forces armées canadiennes comptent quelque 60 000 soldats réguliers et 23 000 membres de la réserve. À l’heure actuelle, elles font face à des problèmes de recrutement et de rétention.

 

Photo : Jeannette Giroux, « matelot Giroux », enseignante à Lajeunesse.