« Un de mes adversaires politiques a dit récemment, et je le cite… il faut sortir le Canada de sa dépendance au secteur manufacturier… Voyez-vous, je ne suis pas d’accord, mon gouvernement n’est pas d’accord. Il est vrai, pour être honnête, que nous devons de plus en plus orienter notre économie vers les nouvelles technologies, mais le pays devra toujours pouvoir compter sur un secteur manufacturier de plus en plus en santé. » C’est sur ce ton que le Premier ministre Stephen Harper a entretenu un parterre de gens d’affaires et de représentants de la classe politique le 14 mai dernier à l’usine Valiant de Windsor.

Inutile d’insister sur le fait que cette déclaration a été accueillie par une salve d’applaudissements nourris de la part de l’auditoire. Si les élections sont encore à quelques mois, l’allocution du Premier ministre avait assurément des airs de discours électoral, reprenant les grandes mesures de son gouvernement en faveur du secteur manufacturier. 

Il a évoqué les investissements massifs des gouvernements canadien et ontarien pour soutenir les compagnies Chrysler et GM en 2008-2009. « Il s’agit certainement de l’intervention la plus massive d’un gouvernement canadien dans le secteur manufacturier. Cela s’est fait non seulement pour sauvegarder notre secteur automobile, mais aussi pour soutenir les entreprises qui gravitent autour de l’industrie de l’auto. » 

Il a également souligné le plan de son gouvernement dont un volet vise à accorder aux fabricants une incitation fiscale de dix ans afin de stimuler les investissements qui rehaussent la productivité. Depuis la crise en effet, les politiciens ont souvent invité les entreprises manufacturières à recommencer à investir, notamment dans les nouvelles technologies afin d’améliorer la productivité et de créer de nouveaux emplois. La mesure présentée lors du dernier budget et inscrite au Plan d’action économique a plu d’emblée aux gens d’affaires dans la salle. « Cette mesure offrira aux fabricants canadiens un soutien concret et à long terme qui leur permettra de planifier les investissements nécessaires pour être concurrentiels dans une économie mondiale », poursuit M. Harper.

Le député d’Essex Jeff Watson, la ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux Diane Finley et la ministre des Transports Lisa Raitt étaient présents également. La veille, dans le cadre d’une rencontre privée, M. Harper avait rencontré un groupe de gens d’affaires de la région ainsi que des partisans conservateurs, y compris la nouvelle candidate Jo-Ann Gignac. 

Cette rencontre a permis aux participants d’échanger sur la situation actuelle du secteur automobile, un sujet sensible dans la région en plus de discuter sur les orientations pour l’avenir. À l’extérieur de l’hôtel où était descendu le Premier ministre, des manifestants réclamaient une Politique nationale de l’auto. Après sa rencontre avec les manufacturiers à l’usine Valiant, Stephen Harper, en compagnie du gouverneur du Michigan, Rick Snyder, a dévoilé le nom du nouveau pont dont les travaux débuteront bientôt. Ce sera le Pont international Gordie-Howe.

Photo: Stephen Harper