Comme chaque année, au début de l’automne, l’activité Take Back the Night (Reprendre la nuit) est l’occasion pour tous ceux et celles qui veulent dénoncer la violence faite aux femmes et aux enfants de même que les agressions sexuelles de poser un geste symbolique. En l’occurrence, une fois les différents discours et présentations terminés, le groupe forme une procession qui parcourt quelques rues.

Pour une deuxième année consécutive, les participants se sont retrouvés sur les parterres adjacents à la Art Gallery of Windsor en début de soirée pour une démonstration relativement plus modeste que par le passé. L’an dernier, en particulier, dans la foulée du mouvement #metoo, l’événement avait une résonnance beaucoup plus grande auprès des personnes et militantes concernées par ces questions.

Interrogées à ce sujet, quelques participantes ont noté la diminution du nombre de personnes sur place et ont, parfois, attribué cela au fait qu’il en a été beaucoup question au cours des 12 derniers mois dans les médias. Effet de saturation ou sentiment que la problématique est résolue? Personne n’avait de réponse ferme à ce sujet.

Cependant, les gens présents ont entendu des témoignages, y compris celui d’une représentante des Premières Nations qui a raconté un épisode particulièrement douloureux de sa vie. À un moment donné, elle a été prise à partie, battue et violée par des membres de l’équipe de football de l’établissement scolaire qu’elle fréquentait. Malgré de sévères traumatismes, elle s’en est remise. Son message était clair : « Je suis retournée à mon école. Pourquoi aurais-je dû me cacher. Je n’étais coupable de rien, j’étais la victime. » Elle a exhorté toutes celles qui sont victimes de violence ou d’agressions à garder la tête haute et à continuer à avancer dans leur vie.

Cette année, la marche survenait au moment où le juge pressenti pour siéger à la Cour suprême américaine voit émerger des femmes qui l’accusent d’agressions sexuelles alors qu’il était adolescent et pratiquement au moment où une femme de London, victime de l’abbé Sylvestre à l’âge de 14-15 ans, veut faire rouvrir l’entente de dédommagement conclue avec le diocèse. C’est pour toutes ces raisons que cette marche, qui s’est terminée sur Maiden Lane, reste un cri du cœur important pour dénoncer la violence faite aux femmes et aux enfants.

 

PHOTO: Environ 200 personnes étaient présentes.