Le mercredi 7 septembre dernier, au Collège Boréal, des dizaines de personnes ont pris connaissance des esquisses présentant le concept d’aménagement des terrains autour du futur hôpital qui doit être érigé sur la route 42, grosso modo entre l’aéroport de Windsor et la promenade Lauzon.

Le site sur lequel sera érigé le nouvel établissement de santé couvrira environ 20 % de la zone pour laquelle des propositions d’aménagement sont présentées. Les villes de Tecumseh et de Windsor avaient conclu un accord de transfert de ces terrains en 2002, la Ville de l’auto voulant s’assurer d’avoir suffisamment d’espace pour poursuivre son développement dans l’avenir.

La firme Stantec de Waterloo a donc reçu le mandat de dégager les potentiels de ce secteur de manière à en assurer un développement harmonieux et bien ordonné dans l’avenir. On a donc prévu neuf types d’occupation de l’espace auxquels s’ajoutent des espaces verts qui constituent la zone sur laquelle on veut préserver les écosystèmes existants.

Autour du futur hôpital, on a prévu centraliser des services connexes tels que des pharmacies, des cliniques médicales, un centre de soins de longue durée ou encore des restaurants et des commerces. Dans cette zone mixte, on prévoit permettre un usage résidentiel au-dessus des services commerciaux. Un espace relativement restreint sera consacré à l’implantation d’entreprises de recherche et développement ou encore de bureaux professionnels.

À ce moment-ci, pas question d’y implanter des usines. Finalement, deux types d’occupation résidentielle seront permis. Dans la portion à l’est de Lauzon, on retrouvera des résidences familiales et semi-détachées ainsi que des habitations en rangée. La section sud, de l’autre côté de la promenade, pourra accueillir des projets résidentiels de moyenne et haute densité, mais les documents précisent qu’il ne s’agira pas d’édifices en hauteur tels que des tours à condos.

Les protestations se font entendre
Depuis que le comité responsable a arrêté son choix sur le site, un groupe de protestataires s’est levé pour dénoncer non seulement le site mais, jusqu’à un certain point, la pertinence de tout le projet de construction. Le Citizens for an Accountable Mega-Hospital Planning Process (CAMPP) avait un représentant sur les lieux pour distribuer de l’information sur leur position aux personnes présentes.
Leur documentation rappelle que les deux campus du Windsor Regional Hospital vont être rasés, y compris le Centre de traitement du cancer construit en 2005 et le Manoir Ronald McDonald, ce qui va libérer 1,12 million de pieds carrés d’espaces au cœur de la ville.

En lieu et place, on érigera un nouvel équipement consacré aux maladies chroniques et à la santé mentale. Sur le site Ouellette (Hôtel Dieu Grace), on ouvrira une urgence pour traiter les cas légers mais elle sera fermée la nuit et n’acceptera pas les ambulances. Le centre de réhabilitation sera installé dans l’ouest de la ville.

Pour les tenants du CAMPP, le nouveau site retenu n’est pas au bon endroit puisqu’il ne suit pas l’axe d’étalement de la zone urbaine qui est d’est en ouest (en fait, de chaque côté du E.C. Row). Aux responsables du projet qui affirment que les terrains retenus étaient de toute manière destinés au développement d’un quartier où on trouverait un hôpital, les opposants répondent que ces terrains transférés en 2002 étaient réservés pour l’éventualité d’une hausse de la population et que les promoteurs émettent une fausseté à cet égard.

Selon eux, « Statistiques Canada ne prévoit aucune hausse notable de la population régionale avant 2041 ». Néanmoins, la rencontre n’a pas donné lieu à des discussions très animées. Rappelons que le 21 septembre prochain, à Place Concorde, une rencontre sur l’état de situation du projet d’hôpital sera présentée en grande partie en français.

Daniel Richard