Le club de l’Âge d’or de l’Amitié de Pointe-aux-Roches a organisé une rencontre spéciale afin de célébrer la vie et les réalisations de ceux et celles qui ont franchi le cap de 80 ou 90 ans cette année. Au total, douze personnes ont été honorées le 18 octobre dernier en présence d’environ 75 parents et amis.
D’une année à l’autre, on découvre des personnes qui ont passé leur vie à faire de leur mieux au travail, dans les champs, la cuisine ou encore à l’école. Si la majorité de celles-ci sont originaires de Pointe-aux-Roches, d’autres par contre sont venues d’ailleurs au pays ou d’Europe. Pour cette rencontre spéciale, chacun a préparé un court résumé des faits saillants de sa vie. D’un témoignage à l’autre, il est facile de constater leur enracinement et leur caractère de pionniers dans la protection et la promotion du fait français dans le Sud-Ouest de l’Ontario.
Pour Madeleine Bénéteau Desmarais, 90 ans et originaire de Rivière-aux-Canards, la vie s’est passée entre « une vie de maman à élever les enfants, faire les repas et de la couture. J’étais aussi très occupée à faire du bénévolat. J’ai porté l’Eucharistie aux malades pendant plusieurs années et j’ai été présidente des Dames de Sainte-Anne pendant trois termes ». Pour sa part, Bernadette Kervoelen, 90 ans également, est née en Bretagne. En 1954, la vie les amène, elle et son mari Jean à Pointe-aux-Roches. Pour elle, « le voyage a été rempli d’amour et d’amitié, d’une vie de sagesse et de tendresse ».
Le jour de la Saint-Valentin 1928, Raymond Beaulieu vient agrandir la famille installée à Saint-Joachim. Si les travaux sur la ferme familiale sont le lot de son enfance, par contre, à l’âge de 17 ans il est engagé chez Ford où il travaille jusqu’en 1954, puis chez Chrysler jusqu’en 1966. À 23 ans, il épouse Edna Lebert et le couple s’installe sur une ferme à Tilbury nord. En plus du travail en usine et à la ferme, il lance une petite entreprise de camionnage et d’excavation et il prend finalement sa retraite à l’âge de 75 ans. Né dans une famille de 13 enfants, Émile Chauvin a fait carrière dans la Royal Canadian Air Force pendant 31 ans et a donc connu les déplacements « de bord en bord du Canada » à titre de réparateur de radars. C’est au cours de cette période qu’il a rencontré celle qui allait devenir son épouse.
Fille d’Armand Marentette et de Bernadette Schiller, Marcella Bellemore, 80 ans, s’est rappelé qu’elle avait eu son premier emploi en1958 chez Burroughs Machine. Les conditions de travail pour les femmes étaient bien différentes à cette époque : « En ce temps-là, si une femme tombait enceinte, on la laissait aller après six mois parce qu’elle posait des risques à la compagnie ». Au fil des ans, elle a fait partie de plusieurs clubs et organisations « dont les Dames de Sainte-Anne, la Catholic Women’s League, le conseil paroissial, le comité de récréation, le comité du centenaire et l’âge d’or ».
Lucille Comartin est née à Staples et est mariée depuis 60 ans avec Wilfrid Comartin. Sa vie s’est passée à travailler à la ferme puis, pendant une décennie, chez un fleuriste et finalement dans une quincaillerie.
Robert Chauvin, le mari d’Hélène « dit toujours qu’il est allé la chercher pour traire les vaches… mais aussi pour la lourde tâche de garder la tenue de livres pour chacune des 200 vaches que nous avions pendant quelques années », indique la courte biographie d’Hélène Chauvin, originaire de Pain Court, et qui a célébré ses 80 ans cette année. La remarque la fait d’ailleurs sourire. Sa fierté, et celle de son mari, ce sont les sept enfants (six garçons et une fille). Mme Chauvin a contribué au développement de plusieurs comités dont la Société de la généalogie et le Centre culturel Saint-Cyr de Pointe-aux-Roches. Pour sa part, Robert Norbert Saint-Pierre est né près de Mont Laurier au Québec, à Saint-Gérard de Kiamika. Il est l’aîné d’une famille de 13 enfants. Après son enfance passée sur la ferme familiale, période au cours de laquelle il a appris à cuisiner après que sa mère ait perdu la vue, il s’est dirigé vers l’Université d’Ottawa (Sciences politiques) pour ensuite s’inscrire au Collège d’Éducation à Toronto en 1960 et « a gagné la loterie. Il a rencontré Juliette Rita Dicaire » qu’il a épousé en 1962. Il a connu une carrière d’enseignant fructueuse entre Leamington, Belle Rivière et l’école secondaire catholique l’Essor.
Cécile Couture Campeau, originaire de Grande Pointe a épousé Arthur Campeau en 1959 et ils ont eu cinq enfants. Elle a toujours été le bras droit de son époux et « ils ont dû travailler fort ensemble pour opérer la ferme. Elle a connu le mal qui vient à ramasser des concombres et des tomates ». Mme Couture Campeau est membre de l’exécutif du club de l’âge d’or. Son époux, également assis à la table d’honneur a le même âge. Originaire de Pointe-aux-Roches, il a travaillé comme fermier durant toute sa vie.
Fière Franco-Ontarienne, Angéline Paquette est bien entendu membre du club de l’Âge d’or et aussi de la Fédération des femmes canadiennes-françaises. Elle se réjouit beaucoup d’assister aux activités culturelles de la région. Elle est née à Saint-Joachim en 1938 et poursuit ses études en enseignement à l’École Normale d’Ottawa. Combinant l’enseignement et le travail à la ferme, elle est aujourd’hui à la retraite et aime bien assister aux parties de baseball des Tigers de Détroit. Son mari, Gérard aime bien ces parties de balle également et, depuis le début de sa retraite, il continue à cultiver des fèves de soya, du blé d’hiver et du maïs.
La cérémonie de reconnaissance complétée, les douze personnes honorées et les participants dans la salle ont partagé un repas communautaire.
PHOTO: Les douze personnes honorées cette année. Assises, Gérard et Angéline Lacharité, Cécile et Arthur Campeau, Bernadette Kervoelen et Madeleine Desmarais. Debout, Roger Saint-Pierre, Lucille Comartin, Hélène Chauvin, Marcella Bellemore, Émile Chauvin et Raymond Beaulieu