Le romancier Frank Herbert a déjà écrit : « Les débuts sont des moments délicats. C’est le moment de s’assurer que les équilibres sont maintenus ». Philippe Morin, nouveau directeur général des garderies et Centre de ressources Franco-Sol depuis quelques semaines à peine est un habitué de ces situations. Il doit assurer un leadership éclairé afin de maintenir l’équilibre de la nouvelle organisation pour laquelle il travaille en plus d’apporter une nouvelle vision et des changements susceptibles d’améliorer la livraison des services de l’organisme.
Il est né à Montréal mais a appris tôt à s’intégrer dans de nouveaux environnements alors que la famille, dont le père était un militaire de carrière, était régulièrement transférée d’une base à une autre. Lui-même s’est engagé dans les forces canadiennes pendant cinq ans durant lesquels il a obtenu le rang d’officier. « J’ai fait beaucoup de choses différentes au cours de ma carrière mais il y avait toujours un fil conducteur lié à la communication », raconte M. Morin. Arrivé à Windsor le 8 janvier, il était jusqu’à tout récemment Chef régional au Centre d’accès du Collège Boréal à London. « C’est par l’entremise d’un chasseur de têtes que j’ai pris connaissance de l’ouverture de ce poste. Comme le Collège offre le programme Éducation à la petite enfance à London, j’avais déjà une certaine connaissance de ce milieu ». Il était donc familier avec les principaux acteurs dans la région d’autant plus qu’il siégeait à différents comités de concertation francophones. « Je connaissais les défis et je connaissais les joueurs, confirme M. Morin. J’étais donc intéressé et moi, j’aime les défis. Quand il n’y en a pas, je m’ennuie très vite. »
Pour Philippe Morin, Windsor n’était pas une terre inconnue puisqu’il a obtenu son diplôme MBA à l’université locale. « Je n’ai pas le même réseau qu’à London mais, au moins j’ai des racines. De plus, les joueurs de la communauté francophone de London comme, par exemple, les conseils scolaires sont les mêmes. » Un élément facilitateur qui lui a permis, en quelques jours, d’amorcer une série de prises de contact.
Il y a évidemment eu la rencontre avec l’équipe du centre administratif. « Au début, tout le monde me vouvoyait, dit-il. Je leur ai dit vous allez tous me tutoyer et ce, dès le début. On travaille en concertation, on travaille comme une équipe. Sans cela, ça ne marche pas. » Comme il le souligne, il ne travaille pas directement dans les garderies du réseau mais, si les gens sur place ont des soucis rattachés au fonctionnement ou, encore, au financement de certaines activités, c’est son travail de trouver, avec les membres de l’équipe, des solutions. Le premier exemple de cette formule de travail s’est présenté rapidement alors qu’il voulait en savoir plus sur le fonctionnement du système informatique. Ce système permet de gérer les inscriptions, les factures à envoyer aux parents, l’émission des reçus, etc. Le constat a été rapidement fait. Le système fonctionnait mais présentait des problèmes et des lacunes avec lesquels l’équipe avait appris à composer, au mieux, au fil des années. « Le leadership, en bout de ligne, ça se résume en un mot : communication. J’ai par exemple demandé aux employés ce que l’on faisait à Franco-Sol. Ils ont répondu que l’on opérait des garderies. Je leur ai suggéré que l’on offrait plutôt des services aux parents. On est là, évidemment, pour s’assurer de la santé et de la sécurité des enfants mais, notre raison d’être, c’est le service à la clientèle ». C’est en prenant le cas du système informatique à partir de ce point de vue qu’il a, en équipe, identifié les irritants et fait son travail de leader en recherchant des solutions qui seront éventuellement implantées et vont permettre une prestation de services mieux adaptée.
Fortement engagé dans le développement de la francophonie, Philippe Morin a de grandes ambitions pour Franco-Sol pour les trois prochaines années. La clef du développement demeurant toujours la disponibilité des ressources financières, il entrevoit néanmoins une progression rapide et significative du nombre de garderies au cours des prochains 36 mois.
PHOTO : Philippe Morin, directeur général du réseau de garderies Franco-Sol