Lorsque nous sommes seuls à espérer et à vouloir, cela ne demeure bien souvent qu’un espoir et un vœu, mais lorsque nous espérons et voulons, ensemble, une nouvelle réalité prend immanquablement forme. Alors célébrons, en ce 20 mars, la force stimulante que nous confère la Francophonie. Célébrons les liens puissants que nous confèrent la langue, les valeurs, les espoirs et les ambitions que nous partageons. Célébrons une manière « francophone » de vivre ensemble, d’être au monde et de concevoir le monde.

Parce que la Francophonie, c’est d’abord la volonté de dire NON!

NON aux aspects les plus néfastes de la mondialisation, une mondialisation oublieuse de l’Homme, de sa dignité, de sa liberté, de ses droits les plus élémentaires, faute d’éthique, de régulations, de volontarisme. 

NON aux inégalités économiques, sanitaires, éducatives, numériques toujours plus marquées. 

NON aux conflits oubliés, aux populations civiles, singulièrement les femmes, abandonnées aux exactions les plus viles.

NON à l’impunité et à l’immunité des auteurs de crimes contre l’humanité. 

NON à l’uniformisation culturelle et linguistique qui menace le patrimoine intellectuel et la création mondiale, mais aussi la démocratie internationale. 

NON au relativisme culturel qui défie l’universalité des droits de l’Homme et menace la paix.

Mais la Francophonie, ce n’est pas pour autant vouloir cristalliser les contestations, les colères, les frustrations, c’est vouloir les dépasser en éradiquant leurs causes.

C’est vouloir, dans notre espace, promouvoir l’éducation et la formation, l’enseignement supérieur et la recherche, et développer la coopération au service du développement durable. 

C’est vouloir accompagner l’ancrage de l’État de droit, de la démocratie et des droits de l’Homme, tant à l’échelle nationale qu’internationale. 

C’est vouloir, dans l’urgence comme dans le long terme, dans la prévention structurelle et l’alerte précoce comme dans la consolidation, œuvrer à la résolution politique, judiciaire, voire militaire de toutes les crises et de tous les conflits qui déchirent nombre de nos pays. 

C’est vouloir s’investir sans relâche pour que la langue française demeure, aux côtés d’autres grandes langues internationales, la langue de la création, de la recherche, de l’innovation, de la société de l’information, de l’emploi, la langue officielle et de travail des organisations internationales. 

C’est vouloir, pour ce faire, renforcer sans cesse un multilatéralisme véritablement assumé, dans la concertation comme dans l’action. 

C’est vouloir fédérer les énergies agissantes des réseaux de la société civile et des organisations non gouvernementales. 

C’est vouloir se mobiliser pour améliorer la situation et la condition des femmes, actrices majeures, mais aux potentialités encore trop peu reconnues. 

C’est vouloir susciter les jeunes vocations, révéler les jeunes talents, pour mieux s’adjoindre leurs compétences.

La Francophonie, c’est donc avoir l’audace de penser que nous avons, ensemble, une emprise sur notre destinée commune.

Que cette Journée internationale de la Francophonie soit donc l’occasion de fêter, avec enthousiasme et fierté, cet optimisme de l’espérance et cette audace de la volonté.