Au début du mois d’octobre, l’abbé Eugène Roy, curé de la paroisse Sainte-Anne à Tecumseh, s’est vu offrir 1,2 million $ par un donateur anonyme pour permettre la réalisation des travaux de réfection des recouvrements des murs est, ouest et sud de l’église érigée il y a 143 ans. Il y a cependant une condition accolée à cette offre : la paroisse doit amasser un montant équivalent d’ici la fin du mois d’octobre pour que le donateur décaisse le montant promis.
Selon l’abbé Roy, cela permettrait de raccourcir considérablement l’échéancier actuel (10 ans) pour la réalisation de ces travaux. « On pourrait probablement ramener la durée des travaux à deux ou trois ans, suivant que l’on travaille sur seulement un mur à la fois ou sur l’ensemble des trois murs », a-t-il indiqué.
À l’origine, l’église a été construite en briques ordinaires. Près d’un demi-siècle plus tard, à la fin de la Première Guerre mondiale, les autorités de la paroisse ont décidé de recouvrir cette brique d’un mortier façonné pour donner l’aspect de la pierre. Il n’était pas rare à cette époque de créer ainsi une apparence plus noble à des bâtiments voués au culte tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. De plus, la pierre de taille (granite) n’est pas réellement disponible dans la région.
Quand il s’agissait de l’intérieur des édifices, par exemple un presbytère, un collège ou un couvent, on utilisait souvent un procédé appelé « patine ou faux-fini » pour donner aux planches de pin blanc, moins dispendieuses, une apparence différente, généralement celle du chêne. Donc, en 1918-1919, l’église Sainte-Anne a pris une apparence beaucoup plus monumentale.
Cent ans plus tard, des problèmes de chute de ce matériau (mortier) et de structure au clocher ont forcé la Ville de Tecumseh à fermer la rue Lesperance à la circulation et à ordonner le démontage et le dépôt au sol du clocher de l’église qui menaçait sérieusement la sécurité des paroissiens. S’en est suivie une campagne de financement populaire.
À ce jour, les travaux effectués ont permis de sécuriser la tour avant de l’église, le portail principal donnant accès au bâtiment. De plus, les cloches ont pu être réinstallées au sommet de la tour à laquelle il ne manque que la flèche maintenant.
Cependant, les travaux qui pourraient être réalisés avec le don anonyme et la contrepartie à recueillir dans la communauté ne concerneront en rien le clocher. « Essentiellement, probablement un mur à la fois, il faudra retirer le mortier puis, une première rangée de briques pour permettre de poser des blocs ayant l’apparence de la pierre », précise l’abbé Roy.
En ce qui concerne le clocher, il s’agira là d’une étape subséquente selon l’abbé Roy qui n’interviendra que lorsque l’ensemble de la structure aura été mise à niveau.
Il faudra maintenant attendre la fin du mois d’octobre pour savoir si le défi de recueillir 1,2 million $ aura été relevé par la communauté.
Daniel Richard