D’un côté, il y a tout ce qui crée la magie de Noël et qui est à l’origine des traditions entourant le Nouvel An. La naissance de Jésus, le personnage de Santa Claus devenu, au milieu du XXe siècle, le père Noël (la mère Noël et la fée des Étoiles arriveront plus tard), la tradition du sapin et plusieurs autres encore. Il y a également les contes et légendes plus noirs qui viennent faire contrepoids aux premiers.
Au XIXe et pour une bonne partie du XXe siècle, les camps de bûcherons étaient nombreux en Ontario et au Québec. Les hommes partaient autour de la fête de l’Action de grâces pour un long hiver de labeur, loin des leurs. Là est née la légende de la chasse-galerie. Évidemment, une fois rendus au camp, les hommes y étaient confinés pour tout l’hiver et à l’approche des Fêtes, commençaient à s’ennuyer fermement. « C’était déjà Noël, le Nouvel An montrait son nez. Tous les hommes voulaient s’en aller. Le diable guettant comme un rapace son gibier. Vint leur offrir tout un marché ». Le marché était simple, Satan leur offrait un voyage aérien en canot pour une nuit pour aller fêter dans leurs familles. Après la fête, chacun devait revenir et, si l’un deux manquait à l’appel, tous allaient périr dans les flammes de l’enfer pour l’éternité. La fin est typique de l’époque : ils seront sauvés par une prière récitée par le plus jeune, le plus peureux. Des croyances venant des fêtes païennes révèlent que si la nuit de Noël peut être magique pour les enfants, elle est également celle de tous les dangers comme de toutes les chances.
Noël, à l’origine fête païenne devenue chrétienne, est l’occasion de se recueillir à l’église. Malheur à ceux qui manquent la messe de minuit. Certaines légendes racontent que plusieurs familles se sont égarées dans la nuit noire du 24 décembre, même si la route entre la maison et l’église était bien familière. Elles étaient soit en retard, soit en route pour la fête. Ceux qui assistent à la messe, dans ces contes, seront avisés de ne pas se sauver avant la fin du service. En effet, il vaut mieux rester assis car, si on sort de l’église au moment de la consécration, on voit les morts faire procession dans le village, ce qui ne prédispose pas à faire la fête.
Mais, Noël, même à cette époque est avant tout la fête d’un enfant qui va changer l’avenir du monde. On ne se surprend donc pas de trouver un dicton qui dit : « Un enfant né le jour de Noël est voué à un avenir prometteur. Il sera sauvé de la noyade et de la pendaison. Il jouira toute sa vie de la chance et du bonheur ».