Le mercredi 21 septembre, une soixantaine de francophones ont pris connaissance du projet du futur hôpital. Pour la première fois dans ce dossier, la présentation – qui a aeu lieu au Centre communautaire francophone de Windsor – était faite en français.

Le projet de ce qui est décrit comme un « méga-hôpital » est dans l’air depuis quelques années. Les installations du Windsor Regional et de l’Hôtel Dieu Grace sont, de l’avis de plusieurs, vétustes, indignes d’une communauté comme celle de Windsor-Essex. Ainsi, de récents problèmes au bloc opératoire ont entraîné des investissements imprévus d’un demi-million de dollars. À une échelle plus modeste, la réparation d’une toilette s’est soldée par un déversement d’eau au sixième étage de l’établissement de la rue Tecumseh. Il a finalement fallu couper l’eau dans tout l’hôpital pour effectuer la réparation.

« Nous méritons mieux que cela, a indiqué David Musyi, président et PDG du Windsor Regional Hospital. Non seulement sur le plan des installations physiques et d’équipements, mais également en ce qui concerne notre capacité à attirer et retenir des médecins et du personnel hospitalier parmi les plus compétents. »

Le projet a passablement évolué depuis son lancement, mais il y a encore beaucoup à faire et Windsor-Essex n’est pas la seule région à frapper à la porte du ministère de la Santé avec des ambitions de ce genre.

« Il y a probablement quatre ou cinq autres régions qui veulent voir le gouvernement investir environ deux milliards de dollars afin de se doter d’hôpitaux à la fine pointe de la technologie. Nous savons tous que la province ne dispose pas de 12 milliards $ à l’heure actuelle et c’est pourquoi nous devons faire au mieux pour avancer celui de Windsor-Essex. »

Si l’assistance s’est montrée ravie d’en apprendre plus sur ce changement fondamental dans la prestation de services hospitaliers dans la région, lors de la période des questions, il est apparu évident que tous avaient une seule et unique priorité : davantage de services en français en milieu hospitalier.

« Un ami s’est présenté à l’urgence et a demandé à être vu par quelqu’un parlant français. On lui a dit de s’asseoir et, deux heures plus tard, il a pu rencontrer un membre du personnel médical. Quand il est revenu pour le suivi, il a choisi d’être servi en anglais », a raconté l’un des intervenants.
Dans l’ensemble, la réponse prévisible a été fournie. « Le service en français, nous y croyons. Et nous travaillons fort pour augmenter l’offre. Si nous pouvions avoir des personnes sur des équipes volantes, cela aiderait. Cependant, nous sommes limités par les termes de la convention collective. Il y a également le cas de nouveaux employés dont nous savons qu’ils parlent français, mais qui affirment le contraire, sachant fort bien que cela risque de représenter une surcharge de responsabilités sans augmentation de salaire. Nous continuons de travailler là-dessus et tous les postes clés affichés précisent que le candidat doit avoir une connaissance des deux langues officielles. »

À la fin de la rencontre, Nil Parent et Jacques Kenny, respectivement président et directeur général de l’Entité de planification des services de santé en français, ont insisté sur le fait que la communauté appuiera les démarches en vue de la construction du nouvel hôpital, mais qu’elle s’attend à voir des changements significatifs en matière d’accessibilité aux services en français dans les prochaines années.

Daniel Richard