Au cœur d’une atmosphère chaleureuse, des citoyens venus de divers horizons ont partagé musiques, mets et récits pour célébrer leurs racines. Une double célébration à Windsor a mis en lumière l’importance du dialogue entre cultures, du souvenir historique et de la fierté collective.
Olaïsha Francis – IJLRéseau.Presse – Le Rempart
Plusieurs familles étaient présentes pour souligner l’importance de la diversité culturelle et du vivre-ensemble le matin du 28 juin à Windsor. La rencontre a permis de renforcer les liens entre les communautés africaines et la société canadienne, à travers des échanges intergénérationnels et un rappel des valeurs partagées. Patrimoine canadien soutient des initiatives comme celle-ci pour favoriser la compréhension interculturelle, lutter contre la discrimination et promouvoir l’équité.
Plusieurs communautés de Windsor célèbrent leur patrimoine, affirment leur appartenance au Canada et portent un message d’identité ouverte, fière et engagée dans la construction d’un pays inclusif.
« Les enfants ont joué avec des objets culturels comme des djembés et bien d’autres qu’ils n’ont pas l’habitude de voir au Canada. C’est beau de pouvoir transmettre les valeurs de plusieurs pays avec les Canadiens. Nous sommes vraiment reconnaissants d’être accueillis par un pays multiculturel qui nous encourage à préserver nos cultures. Nous voulons montrer que le mixage culturel rime avec une communauté solide et unifiée », explique Jacques Lehani Kagayo, président de la Communauté congolaise de Windsor-Essex (Communauté congolaise de W-E).
En soirée, pour un tout autre événement, plus de 120 personnes se sont réunies à Windsor pour fêter le 65e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo (RDC). Également organisée par la Communauté congolaise de W-E, l’activité a combiné souvenir, soutien mutuel et transmission culturelle aux jeunes générations.
L’organisme a accueilli des familles congolaises, des représentants d’organismes partenaires, des commanditaires ainsi que des membres de plus de sept nationalités africaines. Les communautés burundaise, camerounaise, ougandaise, rwandaise, centrafricaine et celle de Brazzaville étaient présentes pour exprimer leur soutien au peuple congolais.
Ce qui rendait la soirée encore plus spéciale, c’est qu’elle était entièrement gratuite. Dans l’esprit d’un repas communautaire, les familles congolaises s’étaient mobilisées à l’avance : les femmes ont préparé des plats traditionnels (fufu, pondu, saka-saka, poisson salé, etc.), les hommes ont pris en charge les boissons et les jeunes se sont occupés de la décoration et du service.
La soirée a débuté par une allocution du président de l’organisme, suivie de l’interprétation de l’hymne national, d’une reconnaissance du territoire autochtone et d’un message de bienvenue. C’est toutefois lors du repas, véritable moment de rassemblement, que le président est revenu sur l’histoire de la RDC, évoquant les défis traversés depuis l’indépendance de 1960.
Selon lui, cette indépendance n’a longtemps été que symbolique, le pays étant resté marqué par l’instabilité et les conflits armés. Ses propos faisaient écho à l’actualité récente : la veille, le 27 juin, la RDC et le Rwanda signaient un accord de paix sous médiation américaine, dans l’espoir de mettre un terme aux violences persistantes dans l’est du pays.
« Ça donne de l’espoir pour le futur du peuple congolais », a confié M. Kagayo.
Pour lui, cette soirée revêtait aussi une importance éducative et culturelle pour les jeunes présents : « Il est crucial que l’histoire de notre pays ne soit pas oubliée. C’est une tradition de transmettre ce qui s’est passé. Ne pas oublier qui nous sommes et d’où nous venons. C’est notre identité. »
L’objectif de l’organisme était double, montrer au public canadien qui est la communauté congolaise, permettre à tous de découvrir et apprécier sa richesse culturelle.
Après le repas, la soirée s’est poursuivie avec de la musique et des danses traditionnelles, notamment la célèbre rumba congolaise et des morceaux populaires des années 1950-1960, clin d’œil aux artistes de l’époque de l’indépendance.
Pour Nesrine Bouasida, qui participait pour la première fois, l’expérience fut mémorable :
« Il y avait une ambiance extraordinaire. Ça nous a permis d’avoir une idée générale de la culture congolaise. J’ai beaucoup aimé l’échange culturel autour de cette soirée. On se sentait en famille. »
La journée entière à Windsor a été bien plus qu’un simple événement communautaire, elle a été un moment de souvenir, de reconnaissance, de solidarité et de transmission. En créant des liens entre les générations, entre les communautés africaines et avec la population canadienne, elle a rappelé que la culture contribue à la résilience et à l’unité.
Photo (Crédit : Tom Sobocan) : Les enfants se familiarisent avec leur culture.