Le pharmacien Francesco Vella et son équipe de la pharmacie Medica, ainsi que la docteure Tiffany Czilli de la clinique médicale, n’ont pas diminué les efforts pour desservir leur clientèle depuis le début de la pandémie de la COVID-19.

« Nous sommes toujours ouverts de 9 h à 19 h sur semaine, de 9 h à 16 h le samedi et de 10 h à 14 h le dimanche, confirme M. Vella. Nous faisons partie des services essentiels à la population et un grand nombre de nos clients sont des personnes vulnérables et inquiètes dans la situation actuelle. »

À Windsor, plusieurs pharmacies ont fermé leurs portes depuis la mise en place des mesures d’urgence de la province le mois dernier, certaines parce que des employés étaient affectés, d’autres parce qu’ils ne voulaient pas risquer d’être infectés. Pour les employés de la pharmacie et de la clinique Medica, la crainte était moins forte que le sens du devoir, un sentiment de responsabilité sociale.

Dre Tiffany Czilli  

« Pour nous protéger ainsi que notre clientèle, nous avons mis en place un protocole qui est suivi à la lettre et qui permet de continuer à recevoir les clients dans la pharmacie, ou des patients à la clinique, explique M. Vella. Par exemple, un patient appelle le médecin pour discuter de ses symptômes et pour savoir s’il doit ou non se présenter à la clinique pour un examen plus approfondi. Si oui, à son arrivée à la clinique, on lui fait passer un test de dépistage pour s’assurer qu’il n’est pas infecté puis il pourra rencontrer Dre Czilli en restant assis à deux mètres d’elle pour une consultation médicale plus approfondie. Mme Czilli est protégée par les équipements sanitaires (gants, masque et lunettes).

« Pour la pharmacie, nos employés n’utilisent pas les masques ni les gants, cependant ils se lavent les mains constamment, la transmission étant dans la manipulation. Ils ne doivent pas se toucher le visage avec les mains et nous lavons le plancher et toutes les surfaces de la pharmacie aux 90 minutes. Nous appliquons le même mécanisme sanitaire pour les livreurs, avant et après chaque livraison. »

Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, le nombre de livraisons de médicaments a augmenté d’au moins 60 % à la pharmacie Medica. Le travail des six employés se fait beaucoup au téléphone à prendre les commandes de prescriptions, à communiquer avec les médecins de famille pour le renouvellement de prescriptions, et aussi pour réconforter certains clients. « Plusieurs personnes se sentent seules et abandonnées chez les aînés, explique M. Vella, et ça fait partie de notre travail de les écouter et de les réconforter. Nous sommes une grande famille ici dans le quartier. Moi-même, je fais des livraisons à domicile pour rassurer certains clients et leur donner des conseils appropriés. »

Au début de la pandémie, les techniciens de la pharmacie étaient un peu craintifs mais, aujourd’hui, tous les membres de l’équipe sont fiers du travail accompli jusqu’à maintenant et du protocole que chacun respecte vigoureusement. Jusqu’au moment de publier cet article, aucun employé n’avait été affecté par le virus. Quelques clients ont été déclarés positifs mais ne sont pas venus à la pharmacie grâce au protocole mis en place.

L’un des produits le plus en demande durant cette crise est le coumadin. Il est l’anticoagulant en comprimé le plus couramment prescrit. Il facilite la circulation du sang et réduit le risque de formation anormale de caillots sanguins. « Le service d’anticoagulation n’est plus offert dans plusieurs pharmacies à cause du coronavirus, ajoute le pharmacien. J’ai eu un patient qui revenait de Floride et qui voulait tester son taux de coumadin, médicament pour raffiner le sang pour les personnes à risque qui ont des valves artificielles ou des problèmes cardiaques. Je l’ai aidé avec cela, ainsi que plusieurs autres patients qui m’ont été référés. Il était très heureux et soulagé qu’on ait trouvé une solution rapide pour lui. »

Et c’est avec la même passion qu’il collabore avec Dre Tiffany Czilli, de la clinique médicale, qui offre également des rencontres virtuelles avec les patients durant cette crise de la COVID-19. « Une de mes clientes m’a envoyé une photo de sa fille qui avait une infection à l’œil, raconte M. Vella. Je l’ai envoyé à Tiffany et elle a complété la consultation au téléphone avec le parent et l’enfant. Elle m’a ensuite envoyé la prescription du patient que j’ai remplie et envoyée à la maison. Nous avons ensuite téléphoné au parent de l’enfant pour lui expliquer comment utiliser le médicament. »

Et dans les résidences pour aînés qui ne laissent entrer aucun visiteur, comment fait-il pour livrer les prescriptions? « Le livreur laisse les médicaments dans l’entrée ou le foyer de l’immeuble une fois qu’il a aperçu de loin la personne désignée pour les ramasser, assure M. Vella. Et si quelqu’un veut renouveler une prescription et que le médecin ne répond pas à la télécopie envoyée, la loi permet au pharmacien de renouveler le médicament. Si c’est une vieille prescription dont le patient n’a pas eu de renouvellement récent, on ne peut donner des médicaments sans avoir parlé au médecin. »

En conclusion, l’équipe de la pharmacie et de la clinique Medica conseille à tous de se laver les mains après chaque manipulation, d’éviter de se toucher le visage, de rester à la maison et de se tenir occupé pour combattre l’isolation et surtout pour rester calme. Pour tout renseignement ou pour parler au pharmacien bilingue, composez le 519 255-7777.

PHOTO : Les employés de la pharmacie Medica et le pharmacien et propriétaire, Francesco Vella (à droite)