Dans le cadre d’une initiative de sensibilisation, le Réseau-Femmes du sud-ouest de l’Ontario a échangé avec des jeunes de l’École secondaire de Lamothe-Cadillac et du Centre d’orientation pour adolescents, les informant sur la violence domestique et entre partenaires intimes, et les outillant pour reconnaître et agir face à ces problématiques

Yolande Melono – IJL Réseau.Presse – Le Rempart

Éduquer et sensibiliser les jeunes : une approche en amont pour lutter contre la violence domestique et entre partenaires intimes, tel était le thème des échanges entre le Réseau-Femmes du sud-ouest de l’Ontario (Réseau-Femmes) et les jeunes de l’École secondaire de Lamothe-Cadillac et ceux du Centre d’orientation pour adolescents du CCFWEK.

Selon Statistique Canada, en 2022, environ 128 000 victimes de violences conjugales ont été recensées et plus de 117 000 cas de violences entre partenaires intimes ont été signalés à la police. Ces violences se produisent généralement en milieu familial et affectent les jeunes.

La discussion engagée a donc édifié ces élèves sur des notions plurielles. Entre autres, la reconnaissance de la violence domestique, la capacité d’agir, le pouvoir de s’exprimer ainsi que l’acceptable et le non acceptable dans une relation.

Les 15 adolescents présents au Centre d’orientation ont été en mesure de s’ouvrir sur des situations qu’ils avaient vécues et dans lesquelles ils avaient identifié des anomalies. Ils ont été informés sur les répercussions de ce type de violence, les actions à entreprendre et les ressources disponibles pour y faire face. 

Pour l’agente de communication du Réseau-Femmes, Noella Bonhomme, la violence dans l’espace domestique et la violence entre partenaires intimes ne sont pas des fatalités.

« Le message qu’on voudrait faire passer en est un d’espoir. Lorsqu’une personne se retrouve dans une relation toxique, il y a des solutions pour s’en sortir. Il peut s’agir de ressources matérielles tels que les numéros de téléphone de centres à contacter pour adresser ses questions ou expliquer ce qui nous arrive, mentionne Mme Bonhomme. Il y a également des stratégies. Nous faisons référence d’une part à l’attitude à adopter face à la personne à l’origine de la violence et l’habileté à écouter les victimes sans les critiquer. D’autre part, il y a les stratégies de défense que nous enseignons aux femmes pour se protéger. »

« Je pense qu’on se doit d’aborder ces sujets là avec nos enfants, filles et garçons. Il faut amener ces adolescents à savoir qu’ils ont des droits. Ouvrir le dialogue sur ces fléaux, afin qu’ils ne soient plus des tabous », ajoute la gestionnaire du Centre pour adolescents Marie-Ève Pichette Stroesser.

Au cours de l’activité, l’attention portée par les jeunes à l’animatrice sociale menant les échanges, Nathalie Lacroix, est remarquable. « L’engagement des jeunes et surtout leur intérêt pour l’animatrice était particulier. Ils étaient pendus aux lèvres de Nathalie », poursuit Mme Pichette Stroesser.

À l’école De Lamothe-Cadillac, tableau identique. La rencontre a été pilotée par l’équipe de bien-être et santé mentale du Conseil scolaire Viamonde et s’est déroulée en deux étapes, une présentation de l’équipe de Réseau-Femmes et une séance de partage.

Selon la directrice par intérim de l’école, Méline Mboudjeke, « les élèves ont été outillés à reconnaître les signaux des manipulateurs. Dans une relation, comment s’assure-t-on que l’autre ne prend pas avantage de nous et qu’on devient une victime? Brisons le silence. Sensibilisons les jeunes à communiquer quand ça ne va pas. C’est toujours un premier pas ».

Au terme de chaque rencontre, les élèves étaient mieux équipés pour faire face aux thématiques abordées. Pour le Réseau-Femmes, la mission se poursuit. Il s’agit de continuer à conscientiser les jeunes contre ces maux sociaux par le biais de moments d’échanges similaires.

Photo : Les élèves étaient attentifs pendant la présentation. (Crédit : Réseau-femmes)