L’histoire avait été un véritable électrochoc pour les membres de la paroisse Sainte-Anne et pour l’ensemble de la communauté francophone de Windsor-Essex. 

En effet, en 2013, la police de Windsor procédait à l’arrestation de l’abbé Robert Couture pour « vol d’une valeur de plus de 5000 $ » Dans les fait, les allégations des forces policières évoquaient un montant total de 180 000 $. En ouverture de procès, on parle maintenant d’une somme un peu moindre, soit 169 000 $.

En ouverture d’un procès qui devrait s’étendre sur trois semaines, lors de sa déclaration préliminaire, le procureur adjoint de la Couronne a énuméré certains des actes reprochés à Robert Couture, aujourd’hui destitué de son titre de prêtre. Il y est notamment question des goûts de faste de M. Couture qui se rendait souvent à New York pour assister à des spectacles sur Broadway, qui voyageait en Europe et qui aimait porter des vêtement de qualité sans oublier des repas gastronomiques et ce, malgré un salaire annuel situé entre 25 000 $ et 27 000 $ avant impôts. 

Selon les allégations de la Couronne, c’est entre 2002 et 2010 que le prévenu aurait posé ces gestes ce qui a incité la paroisse à demander une vérification comptable des finances paroissiales. Cette vérification de deux années a permis de déterminer les montants évoqués et a mené à l’arrestation de M. Couture. 

L’ancien curé de la paroisse Sainte-Anne a donc été formellement accusé d’avoir dérobé de l’argent des quêtes dominicales, des lampions, d’un compte bancaire de la paroisse et de différentes sources de 2002 à 2010. Il aurait également ouvert un compte auquel il était le seul à avoir accès. Normalement, les prêtres ne sont pas autorisés à toucher l’argent des recettes paroissiales. Par exemple, dans le cas des quêtes dominicales, l’argent doit être compté devant témoins, puis déposé dans un sac scellé avant d’être placé dans un endroit sécuritaire en attente du dépôt à la banque. 

Le procès qui s’est ouvert en Cour supérieur le 25 novembre devrait permettre à l’accusation de démontrer de quelle manière M. Couture procédait pour divertir les sommes alléguées des comptes paroissiaux. Par exemple, le procureur a affirmé que le prévenu avait mis sur pied un système de frais pour l’administration des divers sacrements. Dans le cas des enterrements, la paroisse chargeait 260 $ mais l’accusé ne remettait qu’environ 140 $ à la paroisse. Malgré tout, le procureur adjoint a reconnu d’entrée de jeu qu’à l’époque où il était en charge de la paroisse Sainte-Anne, l’abbé Couture était un « prêtre intelligent, travaillant et très présent à ses paroissiens mais qu’il avait un secret ». Ce secret sera l’objet de toutes les questions et débats à la Cour pratiquement jusqu’à la veille de Noël.

Photo: La paroisse Sainte-Anne de Tecumseh a subi un véritable choc lors de l’arrestation de Robert Couture