Il faut remonter deux millénaires avant la naissance de Jésus pour trouver les premières traces du Nouvel An dans la civilisation babylonienne. Une longue histoire caractérisée par la continuité de marquer la première journée de l’année par des changements importants de la date effective à laquelle débute un nouveau calendrier. 

Au départ donc, le Jour de l’An est fixé au 1er mars. Dans la tradition babylonienne, ce choix est logique puisque l’on fait débuter l’année au printemps, période de renaissance de la nature. En 46 avant notre ère, Jules César remplace le calendrier lunaire jusque-là en vigueur par un calendrier solaire, dit « julien » (du nom de l’empereur). Comme le calendrier actuel, il est divisé en 12 mois et 365 jours, une journée supplémentaire étant ajoutée tous les quatre ans. Dans ce nouveau calendrier, le premier jour de l’année est fixé au 1er mars, en l’honneur du dieu de la guerre, symbole important en cette époque marquée de nombreuses guerres d’invasion. Fait à remarquer, un des héritages de ce calendrier est inscrit dans le nom des trois derniers mois de l’année : (octobre –octo signifiant « le huitième », novembre « le neuvième » et, décembre, « le dixième). Aujourd’hui ils sont les 10e, 11e et 12e mois de l’année.

Quelque 600 ans plus tard, l’Église catholique décide que, dorénavant, l’année débutera le 1er janvier, mois suivant immédiatement celui de la naissance de Jésus. Mais, à l’époque, le changement ne fait pas l’unanimité en Europe et, dans certaines régions, la fête de Pâques ou celle de Noël marque la nouvelle année. Cette situation perdurera pendant un millénaire jusqu’à ce que, en 1564 le roi Charles IX impose le 1er janvier, mesure qui prendra effet en 1567. On pourrait croire la situation réglée mais, en 1582, le calendrier julien est remplacé par le calendrier grégorien (du nom du pape Grégoire XII) que nous utilisons encore aujourd’hui. 

Fort heureusement, le Nouvel An demeure bien sagement à sa place assignée sauf pour un court hiatus à compter de 1792 en France alors que le gouvernement révolutionnaire proclame que l’année débutera désormais le 22 septembre. Évidemment, ce calendrier ne franchira jamais les frontières français et, en 1806, tous les pays européens s’alignent sur une même date : le 1er janvier. 

De nos jours, le Nouvel An est encore le moment de contribuer au maintien de certaines traditions. Dans certaines familles, la bénédiction paternelle est toujours un moment privilégié des réunions du 1er janvier. Les « bonnes résolutions » sont toujours de mise même si presque tout le monde les abandonne au bout de quelques jours ou semaines. Avec la dispersion des familles en raison du travail, depuis plusieurs années on a vu émerger les « partys de fin d’année » où se retrouvent souvent ceux qui n’ont pas l’occasion de visiter leur famille pour l’occasion. Finalement, le Nouvel An demeure, encore et toujours, un moment propice pour faire le point sur les derniers mois et anticiper ce que sera l’année qui s’amorce.