Le 30 mars dernier, le Musée du Régiment royal canadien, à London, accueillait les premiers visiteurs de son exposition sur la bataille de Vimy. En cette année du centième anniversaire de cet affrontement sanglant, l’institution a mis sur pied une exposition hors de l’ordinaire qui en fait revivre l’atmosphère.
En effet, au milieu des artéfacts et documents d’archives auxquels on peut habituellement s’attendre dans un centre d’interprétation, trône un simulateur de réalité virtuelle capable de mettre l’utilisateur dans la peau d’un soldat dans le feu de l’action. En plaçant sur sa tête la visionneuse et les écouteurs qui l’accompagnent, le visiteur voit et entend comme s’il eut été sur la crête de Vimy en 1917 : explosions, cris et sifflement des balles constituent l’environnement sonores de cette course dans les tranchées et les souterrains qui défilent sous les yeux. Qui plus est, la plate-forme sur laquelle doit se tenir l’utilisateur vibre au gré des explosions.
L’autre attention spéciale portée à Vimy réside dans les photos documentant les gravures que les soldats, dans leur temps libre, sculptaient dans les souterrains de pierre calcaire. Grâce à un procédé technologique sophistiqué, ces gravures ont été photographiées en haute définition et reconstituées en trois dimensions. Les explications détaillent les étapes de cette préservation nouveau genre.
Le Régiment royal canadien a participé à cette célèbre bataille. Arrivé en France en novembre 1915, le régiment a été intégré au sein de la 7e Brigade d’infanterie de la 3e Division d’infanterie canadienne. Outre Vimy (avril 1917), l’unité s’est distinguée lors des batailles du mont Sorrel (juin 1916), de la Somme (juillet-novembre 1916), de Passchendaele (juillet-novembre 1917) et pendant l’offensive des 100 jours (août-novembre 1918).
Environ 650 000 Canadiens et Terre-Neuviens ont combattu pendant la Première Guerre mondiale et 68 000 d’entre eux y ont laissé leur vie. Ce coût humain élevé a permis au Canada d’émerger sur la scène internationale : d’un simple dominion britannique en 1914, le pays avait acquis assez de prestige en 1918 pour se voir conférer une autonomie politique et prendre conscience de sa spécificité face à la Grande-Bretagne.
La plus grande partie de l’exposition permanente est cependant demeurée inchangée puisque l’histoire du XIXe siècle à nos jours y est abordée. Le Musée du Régiment royal canadien est situé au 701, rue Oxford Est, en d’autres mots aux baraquements Wolseley. L’entrée et le stationnement sont gratuits.

Photo : en posant ce casque de visionnement sur sa tête, l’utilisateur se met dans la peau
d’un soldat dans les tranchées.