Pendant longtemps la poutine, ce plat venu du Québec il y a une soixantaine d’années, a été regardé de haut pas bien des gens qui n’y voyaient rien de spécial : des frites, de la sauce et du fromage cheddar en grains. Dans les faits, il a fallu un bon moment avant que cette modeste recette atteigne les centres urbains puis, sorte de la province voisine. Il y a une quinzaine d’années, presque tout un chacun avait une opinion sur le sujet, même ceux qui juraient en leur âme et conscience n’y avoir jamais goûté.
Puis, de jeunes chefs ont décidé de commencer à s’amuser avec la recette : poutine de foie gras, poutine italienne ou végétarienne, etc. En fait, il semblerait que le nombre de recettes de poutine s’évalue aujourd’hui en termes de milliers de combinaisons. Il existe même, en Thaïlande, un endroit où l’irréductible amateur de poutine peut en déguster une couverte de mozzarella et fabriquée à base de produits locaux.
En lançant le Festival de la Poutine il y a quelques années, le Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent a flairé la bonne affaire et a même créé une mascotte qui était présente au premier rendez-vous et qui, d’emblée, a obtenu l’approbation de tout le monde.
Rapidement, le Centre a présenté une seconde édition puis au fil des années, il a fallu ajouter un deuxième service. Le 26 février dernier, les organisateurs ont dû ajouter des couverts pour parvenir à répondre à la demande. Dans les faits, l’événement était vendu à guichet fermé un mois avant sa tenue. Puis, les demandes pour acheter des billets continuant d’arriver, il a été décidé d’ajouter une supplémentaire le 18 mars prochain. Comme le soulignait une responsable de l’activité, « à trois semaines de la supplémentaire, nous avons près de 200 billets vendus ».
Les organisateurs souhaitent également que les francophones répondent massivement à cette invitation. Lors de la dégustation (quatre différentes poutines, pâté à la viande et tarte au sucre) du 26 février, les convives étaient majoritairement anglophones, plusieurs ayant même franchi la frontière pour venir savourer cet humble mets créé à la suggestion d’un client qui aurait demandé qu’on ajoute un peu de fromage à ses frites-sauce. Il ne se doutait pas que son idée ferait le tour de la planète.
Photo: L’équipe responsable du service