Pour André Dubois, le don de sang fait partie de sa routine de vie, et cela, depuis 58 ans. Le 28 mai dernier, il se rendait à la clinique de Canadian Blood Services (CBS) pour y faire son 255e don de vie.

Il se rappelle encore parfaitement de la première fois où il s’est rendu à une clinique. La Croix-Rouge était alors l’opérateur canadien pour la récolte du sang. « C’était en 1957-58, je travaillais à la mine Noranda et je me suis présenté à la clinique. Depuis, je n’ai jamais arrêté », mentionne M. Dubois.

Natif de Plessisville, au Québec, M. Dubois et sa famille ont déménagé dans le nord de la province où ils exploitaient une ferme : « Nous n’étions pas riches et notre ferme se trouvait sur le dessus d’une élévation donc, pas d’eau. Nous devions aller la puiser dans la rivière ». 

La route pour se rendre au village, puis à la ferme, couvrait environ sept milles et « et nous avons déménagé nos biens dans des charrettes tirés par des bœufs, à l’automne », poursuit-il. Avant même d’atteindre la vingtaine, M. Dubois sera engagé à la mine où il travaillera pendant sept ans avant de venir travailler dans la région de Windsor, pour le fabricant automobile Ford où il prendra sa retraite après 34 ans de service. 

Au fil de toutes ces années, il continue à se présenter régulièrement à la clinique et continue de le faire après que la Croix-Rouge ait été délestée de la collecte de sang suite à un scandale de sang contaminé. La clinique de CBS a alors pris la relève partout au pays sauf au Québec. 

« Quand j’y pense, donner du sang m’a effectivement sauvé la vie, raconte M. Dubois. À un moment donné, j’ai reçu un appel de la clinique m’avisant que je devrais voir mon médecin puisque mon taux de cholestérol était beaucoup trop élevé. À l’époque, j’aimais bien prendre un « whisky-ginger ale » de temps à autre. Mon médecin m’a alors averti que je devais cesser cette pratique si je voulais régulariser mon taux de cholestérol. Ce que j’ai fait. » 

À la clinique de CBS, le roulement de donateurs est incessant, même à l’heure du lunch. Les fabricants d’auto, depuis longtemps, allouent deux heures aux travailleurs qui désirent faire un don de sang. Depuis quelques années, on a fixé à la fin du quart de travail cette permission mais, semble-t-il, une espèce de tradition s’est installée. Le bureau de Windsor couvre un vaste territoire dans Windsor-Essex et Chatham-Kent. Environ 45 personnes travaillent régulièrement soit au poste de Windsor soit sur des unités mobiles qui se rendent dans les communautés et dans les écoles. À cette équipe de base se greffent quelque 1000 bénévoles.

André Dubois entend bien continuer à donner du sang jusqu’à l’âge limite, soit 71 ans. Il a d’ailleurs pris rendez-vous en juillet prochain pour un autre don. 

Photo: Un simple geste humain, répété 255 fois à ce jour, par André Dubois.