« En tant qu’éternel optimiste, je crois sincèrement que nous sommes sur la bonne voie et c’est ce que nous pourrons vous présenter lors de la prochaine assemblée générale annuelle », a conclu Didier Marotte, directeur général du Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent (Centre) lors de sa présentation à l’Assemblée générale annuelle de l’organisme tenue le 18 juin dernier.
Lorsque le Centre a été vendu au Collège Boréal, il est passé de la position de propriétaire à celle de locataire. Entre autres incidences, cela s’est traduit par la perte de revenus en provenance des différentes organisations ayant pignon sur rue à Place Concorde. Autre suite : le Centre doit dorénavant payer un loyer pour ses bureaux et les espaces de réception. Or ces derniers ne rapportent pas autant que prévu.
Cette réalité a mené les dirigeants du Centre à demander une révision de bail au Collège Boréal pour laquelle ils sont toujours en attente d’une réponse. « Dans cette affaire, le Collège n’est pas le mauvais. Au contraire. Dans son créneau, c’est-à-dire l’éducation post-secondaire en français en milieu minoritaire, la situation n’est pas simple ni facile. En 2009, le Collège a permis à notre communauté de conserver, pour l’essentiel, son centre communautaire. Au final, il a hérité d’un éléphant blanc et doit maintenant consacrer ses efforts à rentabiliser l’opération. Nous en sommes conscients et nous voulons développer cette relation de partenariat. »
Pour le directeur général et les membres du conseil d’administration, une bonne partie de la direction que prendra le Centre communautaire dans les prochaines années repose donc sur le résultat des pourparlers avec le Collège Boréal. À terme, cela pourra se traduire par un retour au développement ou par la nécessité de passer à un plan de rechange.
« Dans le contexte économique de Windsor depuis quelques années, notamment en raison des lois anti-tabac, de l’abaissement du taux permis d’alcool dans le sang des conducteurs (il est maintenant à ,05) et également par l’augmentation des prix, le domaine de la restauration, des réceptions et celui des bars a beaucoup plus de difficultés qu’auparavant. Pas étonnant que plusieurs organisations aient décidé de fusionner leurs activités et leurs ressources de manière à se doter d’une certaine marge de manœuvre. Il faut également comprendre le consommateur. En magasin, il paie sa caisse de bière une trentaine de dollars. Ici, on lui vend une bière pour environ 4 $, ce qui met la caisse autour d’une centaine de dollars. Je peux aisément comprendre qu’il fasse le choix de rester chez lui la plupart du temps. »
La pression sera donc grande pour tous les acteurs en cause dans ce dossier au cours des prochains mois mais, pour l’optimiste en Didier Marotte, de grandes avenues sont encore ouvertes.
Photo : Didier Marotte, Nicole Germain, André Benneteau et André Gagnon