L’histoire se répète et, cette fois, c’est l’église Assomption qui est dans la mire du Diocèse de London. En effet, le 29 août dernier, le Diocèse annonçait son intention de fermer ce lieu de culte, le premier au Canada à être érigé à l’ouest de Montréal il y a 169 ans. Construite en 1845, l’église a été décrétée site d’intérêt historique national et a besoin de réparations dont le coût estimé est de l’ordre de 10 millions de dollars. Évidemment, le Diocèse – dont la situation financière est fragile depuis plusieurs années – ne peut assurer en tout ou en partie cette facture.
Pour l’évêque de London, c’est avec réticence que ses conseillers et lui en sont venus à cette décision. De fait, Mgr Ronald Fabbro a autorisé deux collectes de fonds depuis 2010. Il a mis fin à la première en 2012 après qu’une vérification comptable ait démontré que le groupe qui pilotait l’opération avait réservé seulement un demi million de dollars pour la réfection du temps sur les deux millions et demi récoltés.
En 2013, l’évêque a personnellement lancé une seconde campagne afin de recueillir les sommes nécessaires pour effectuer les travaux. À ce jour, l’initiative avait permis d’obtenir pour quelque sept millions de dollars d’engagements. Devant le ralentissement des entrées de capitaux, le Diocèse annonçait donc la fermeture de l’église historique le 3 novembre prochain. L’église attire environ 200 paroissiens lors des messes dominicales.
La décision de Mgr Fabbro est assortie, jusqu’à maintenant, d’une petite ouverture dans l’éventualité où la communauté parviendrait à recueillir l’argent nécessaire avant la date limite. Devant cette possibilité, le groupe de bénévoles qui pilote le dossier du financement des travaux depuis un an cherche à obtenir une garantie émise par une institution bancaire pour couvrir l’ensemble des travaux à la hauteur de 10 millions de dollars. Avec les lettres d’intention obtenues, il semble plausible aux membres de cette équipe de convaincre une banque de monter à bord.
La première église appelée Notre-Dame de l’Assomption a été construite, non loin du site actuel en 1785. Soixante ans plus tard, l’édifice actuel était érigé. Selon la Fiducie du patrimoine canadien, les briques qui ont servi à l’édification ont été fabriquées par une machine inventée par un résident de Sandwich, un dénommé Collins. Si la fermeture devait se concrétiser, il s’agirait de la seconde église rattachée à l’histoire française de la ville à être désaffectée en moins de huit ans. L’autre église qui a subi ce sort est Notre-Dame du Rosaire, au pied de la rue Drouillard et dont l’emplacement se trouve sur l’ancienne propriété de François-Xavier Drouillard.
Photo : L’église Assomption pourrait fermer ses portes le 3 novembre.