Il y a encore quelques années, il aurait été quasi impossible pour un adulte de suivre, à distance, une formation de niveau secondaire sans devoir s’astreindre à aller en classe pratiquement tous les jours. Cette année, après presque deux années de mise au point, le Centre de formation des adultes (CFA) du Conseil scolaire catholique Providence offre à ses étudiants cette opportunité, prenant ainsi une longueur d’avance sur l’ensemble des Conseils de l’Ontario. L’initiative porte le nom de « Cours crédités en ligne/en mode hybride ».
Grâce à cette formule, l’étudiant qui, pour des raisons de travail ou d’autres motifs, peut difficilement, ou pas du tout, assister à des classes de type traditionnel a l’occasion de pouvoir acquérir des crédits tout en ne voyant son mentor ou enseignant que deux fois par semaine.
Comme le souligne l’enseignant Alan Marcotte, « il s’agit vraiment d’autogestion et l’étudiant est le grand responsable de la manière dont il organise ses activités ». Le travail a été long et compliqué pour parvenir à faire cette première offre de service. « Il a d’abord fallu obtenir l’autorisation du ministère de l’Éducation pour nous diriger dans cette direction et également l’engagement du Conseil », indique Kabirou Abiola, enseignant également. Une fois cela acquis, on s’est attelés à la tâche consistant à adapter les cours en classe à la formule en ligne. « Essentiellement, cela a consisté à réduire le volume d’informations dispensées. Ainsi, dans un cours de calcul, on a dû retrancher plusieurs exemples qui, en classe, permettent un apprentissage plus progressif. On va directement au but lorsqu’on est en ligne », poursuit-il.
Cela ne signifie pas que la matière est de moindre qualité. À ce sujet, le Ministère a accordé une attention réelle à s’assurer que le cursus des cours serait en phase avec les normes reconnues pour délivrer un diplôme. De même, cela ne se traduit pas nécessairement par un gain de temps, sauf si l’étudiant décide d’aller très rapidement dans ses apprentissages. « Tous nos étudiants dans la formule hybride doivent satisfaire aux exigences de chacun des 20 modules qui forment un cours. De plus, ils sont restreints dans le temps à acquérir ces connaissances sur une période de deux semestres (une nouveauté à ce niveau) et terminer le tout avant la fin du mois de juin. »
Thomas Sobocan, qui assure la coordination des activités du CFA, abonde dans le même sens. « Il était impératif que dès son lancement, l’initiative fonctionne sans trop de grincements, dit-il. C’est la raison pour laquelle nous avons apporté tant de soin aux étapes en amont. »
L’introduction de Google Education comme portail principal pour les activités en ligne du Conseil a également été un facteur important de la réussite. « En effet, souligne M. Marcotte, tous nos étudiants, à l’instar des étudiants réguliers, se voient attribuer une adresse courriel de type « gmail ». C’est la clé pour accéder au système. »
Grâce à cette technologie, les étudiants ont accès à tout ce qui leur est nécessaire, incluant les rencontres hebdomadaires avec les mentors, en mode virtuel. De plus, ils n’ont pas besoin de toujours être en face d’un ordinateur puisque le système est accessible via n’importe laquelle des plateformes numériques : ordinateur, tablette, téléphone cellulaire. Ainsi, un étudiant qui a une demie heure de temps libre peut se connecter directement, de n’importe où, et avancer dans ses études. Le groupe principal d’étudiants se trouve à Windsor, mais certains demeurent à l’extérieur de la ville. La flexibilité de la formule a même permis à un étudiant qui a joué tout l’hiver dans une ligue de hockey provinciale de demeurer connecté et, maintenant que son équipe est éliminée, il peut consacrer du temps à rattraper le retard pris en cours d’année.
On se dirige donc, selon les trois intervenants rencontrés, vers des classes véritablement virtuelles et, fait intéressant, le CFA et le Csc Providence sont aux premières loges dans cette nouvelle approche de l’éducation aux adultes.
Photo: Le groupe principal d’étudiants se trouve à Windsor.