Il y a quelques mois, l’École secondaire catholique E.J. Lajeunesse apprenait que TFO l’avait sélectionnée pour implanter une première classe Idéllo dans la province, un projet représentant un investissement de 10 000 $.
Imaginé par le Groupe Media TFO, Idéllo est une banque de ressources pédagogiques qui regroupe 11 000 entrées « et qui a été entièrement conçue et menée à bon port par des Franco-Ontariens » soulignait Gisèle Quenneville lors de l’inauguration officielle de la classe aménagée à E.J. Lajeunesse le jeudi 4 mai.
« Étudier, apprendre en français dans le centre et le sud de l’Ontario n’est pas une chose évidente, selon Mme Quenneville. Nous sommes littéralement noyés dans une mer anglophone sans oublier les voisins américains de l’autre côté de la frontière. C’est différent des centres plus francophones comme Sudbury ou encore dans l’est de la province. Ici, nous sommes réellement au bout de l’autoroute. »
Pour l’occasion, invités et représentants des médias ont commencé la présentation assis dans une salle traditionnelle qui semblait bondée avec ses 24 places.
Puis, déplacement vers la salle aménagée selon l’approche Idéllo, de la même grandeur avec des places assises pour tout autant d’élèves et qui, comme par enchantement, semblait deux fois plus grande que la précédente.
Ici, pas de pupitres, mais quatre tables assez longues pour accueillir chacune six élèves. Dans un coin, un espace avec une banquette où les élèves qui le désirent peuvent s’isoler. Du côté du mur extérieur, sous les fenêtres, un long comptoir ou, encore une fois, les élèves peuvent choisir de s’installer pour travailler seul ou en équipe.
Pour permettre les apprentissages du XXIe siècle, un grand tableau interactif est installé à une extrémité du local alors qu’à l’autre extrémité, se retrouve le traditionnel tableau noir, « un outil d’enseignement qui fait ses preuves depuis longtemps », précise l’enseignante affectée à ce local, Mélanie Moir.
Selon elle, la configuration de la salle de classe change complètement le paradigme d’enseignement. « Cela a représenté un premier défi puisqu’il a d’abord fallu que les élèves s’autodisciplinent et demeurent concentrés sur le travail, précise Mme Moir. Dans les faits, comme je ne suis pas vraiment à l’avant de la classe, il arrive que je puisse avoir une partie du groupe derrière moi. C’est pourquoi je leur ai indiqué, dès le départ, que j’allais leur faire confiance pour qu’ils respectent les attentes. »
L’enseignante voit également un avantage avec la partie du local légèrement en retrait. Cela lui permet, au besoin, de s’asseoir avec un ou des élèves et de personnaliser son enseignement.
Quant aux élèves, ils sont tous ravis de l’expérience et ont rapidement su s’adapter au nouveau contexte d’apprentissage que leur offre la classe Idéllo, sans oublier l’impressionnante banque de ressources pédagogiques à laquelle ils ont accès.
Pour le directeur de l’école, Thomas Couvillon, il s’agit d’un projet formidable qui permet de mettre en pratique la philosophie générale de l’école. « Depuis trois ou quatre ans, nous avons modifié l’approche en cessant d’insister sur les règles et les obligations pour miser sur les attentes que nous mettons dans le personnel et dans les élèves. Cela change complètement la perspective pour tout le monde dans l’école. C’est comme ouvrir les fenêtres et, à ce jour, cela a permis de voir naître des projets amenés par les enseignants ou les élèves plutôt que ce soit à partir du haut de l’organigramme que les idées et suggestions arrivent tout le temps ».
Photos : les élèves se sont adaptés rapidement au nouveau contexte d’apprentissage.