Le 6 décembre 1989 à Montréal, le Québec et le reste du pays sont frappés d’horreur. Treize étudiantes et une professeure de l’École Polytechnique de Montréal sont froidement assassinées. De plus, 27 personnes sont blessées avant que le tueur ne s’enlève la vie.

Les motifs de Marc Lépine sont clairs. Il en veut aux femmes qui étudient et travaillent dans des champs de compétence non traditionnels, l’empêchant de se réaliser. L’acte est volontairement antiféministe et est encore, 28 ans plus tard, évoqué avec tristesse, colère parfois et surtout avec la ferme détermination que cela n’arrive plus jamais.

Le 6 décembre dernier, au Mémorial de l’espoir sur le campus de l’Université de Windsor, environ 80 personnes se sont réunies afin de rendre hommage aux victimes de la Polytechnique.

Le thermomètre sous zéro et le vent du nord semblent vouloir créer une atmosphère unique pour l’occasion. En effet, tour à tour, 14 étudiantes de l’université, arrivée deux par deux, prendront pour un moment l’identité de chacune des victimes. Geneviève Bergeron, Nathalie Croteau, Maryse Laganière et toutes les autres revivront pour un instant alors que les présentatrices lisent à haute voix un bref résumé de leurs vies. Pendant cette lecture, une étudiante va déposer une rose rouge dans une fenêtre percée dans chacune des stèles de béton composant le mémorial. Dans la foule, c’est le silence complet et tout le monde est perdu dans ses pensées.

La rencontre est divisée en deux parties. Celle sur le site du mémorial est suivie de la projection d’un film intitulé A Better Man qui porte justement sur la violence faite aux femmes. L’histoire est fondée sur la transformation que vit un homme qui prend conscience de sa responsabilité dans un épisode de violence. Le point de vue change pour lui mais également pour ceux qui l’entourent. Le film, primé dans plusieurs festivals internationaux joue ainsi le rôle de déclencheur de réflexion sur la question de la violence contre les femmes. Un échange entre les spectateurs a suivi la présentation.

 

Photo : ces étudiantes ont personnifié les victimes de la Polytechnique et formé une chaîne de solidarité.