Les mesures prises par les gouvernements canadien et américain pour combattre la propagation de la COVID-19 et limiter les passages entre les deux pays ont des conséquences réelles pour de nombreux travailleurs, commerçants et citoyens de la région. De nombreux emplois sont affectés, le centre-ville de Windsor est désert et la panique s’installe chez plusieurs petites et moyennes entreprises avec l’annonce de la fermeture de la frontière canado-américaine le 18 mars dernier.
Lors d’une conférence de presse tenue à Ottawa la veille de cette annonce, la vice-première ministre Chrystia Freeland avait clairement indiqué que le gouvernement canadien espérait trouver une solution mutuellement acceptable au problème de la frontière avec les États-Unis dans le contexte d’une pandémie qui ne respecte pas les frontières.
« Nous faisons nos courses grâce aux camionneurs qui font l’aller-retour entre les deux pays. Les fournitures médicales et les médicaments dont nous avons un besoin très urgent font l’aller-retour à travers cette frontière. Et les travailleurs de première nécessité traversent cette frontière tous les jours. Il s’agit donc d’une relation unique pour le Canada et il est important pour nous, dans la gestion de notre situation à la frontière, de nous assurer que nous agissons pour que les choses se passent bien. »
Pour John Cooper, résident de Rochester Hills au Michigan qui participe régulièrement aux activités de la communauté francophone de Windsor, la situation n’est pas plus rose de l’autre côté de la frontière. « Au Costco du côté américain, il manque aussi du papier de toilette, mais tout semble normal à part cela pour les autres produits ménagers ou alimentaires. C’est par contre hallucinant de voir les rues de Détroit vides, sans circulation ni passant. On se penserait dans un film de fin du monde. Quant à moi, étant donné que je travaille à 95 % du temps de la maison, la situation n’affecte pas trop mon quotidien. Et comme je n’ai pas d’activités professionnelles obligatoires à Windsor, je participe à mes réunions du conseil d’administration de la Résidence Richelieu par téléphone. »
De nombreux commerces dépendent des visiteurs américains, des travailleurs qui traversent chaque jour le pont ou le tunnel pour la journée. Que ce soit les restaurants, le Casino de Windsor, les bars du centre-ville, les hôtels et autres sites touristiques, la COVID-19 s’attaque à une économie qui est toujours fragile et qui peine à se relever des nombreuses pertes d’emplois des dernières années dans le secteur manufacturier. Cela prendra des mois à en mesurer l’impact, mais la fermeture de la frontière frappera durement l’économie de toute la région.