Lorsque Maéva Darnal s’est lancée dans le projet Bonjour/Welcome, la coordinatrice de cette initiative parrainée par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) s’était fixé un objectif ambitieux : récolter 50 adhérents au programme avant le 31 mars. En gros, cela représentait l’équivalent de recruter 10 nouveaux participants par semaine.

Le 27 mars dernier, l’objectif était atteint et, sur l’ensemble des institutions, entreprises et commerces rencontrés, elle n’a enregistré qu’un seul refus. En pratique donc, cela signifie qu’il est possible de demander à être servi en français sans aucune gêne puisque les établissements affichent ouvertement leur disponibilité à cet égard. On les retrouve dans différentes catégories répartis dans les villes de Windsor et Tecumseh principalement.

« J’ai classifié en différentes catégories. Il y a les restaurants et tout ce qui se rapporte au secteur commercial dont les magasins. Il y a également les catégories santé et social, éducation et emploi, justice, assurance, sports et culture, puis divers », indique Maéva Darnal.

En général, les personnes rencontrées se sont montrées surprises de l’offre, surtout que le tout était gratuit. Selon Gisèle Dionne, directrice générale de l’Association canadienne-française de l’Ontario Windsor-Essex Chatham-Kent (ACFO WECK), « il y a plus dans Bonjour/Welcome que seulement la possibilité d’offrir des services en français. Ainsi, il y a la possibilité d’établir des partenariats notamment dans le domaine de l’emploi. Des entreprises comme Sutherland disent être à la recherche de personnes parlant français pour leur centre d’appels. Nous pouvons alors référer leurs requêtes vers Options Emploi. En ce sens, l’ACFO devient une sorte de courroie de transmission ».

L’un des défis rencontrés a été de localiser les entreprises où l’accueil et les services étaient disponibles en français. « Il est arrivé de rencontrer un restaurateur qui nous a accueillis en français. Son voisin, restaurateur également et avec qui il échangeait sur une base régulière, parlait également français, nous le lui avons appris », raconte Mme Dionne. Il semble que pour les francophones, il y ait une tendance à penser que l’interlocuteur est anglophone. « C’est peut-être la principale difficulté rencontrée à Windsor. Nous n’avons aucune raison de parler français », poursuit-elle.

La première étape achève, mais l’ensemble de la démarche mise de l’avant par l’AFO s’échelonne sur trois ans. En conclusion, Mme Dionne invite tous les francophones, lorsqu’ils notent l’affiche ou n’importe quel autre objet Bonjour/Welcome, à demander des services en français : « Avec ce matériel bien en vue, il n’y a pas à être gêné à demander à être servi en français puisque l’on sait à l’avance que ce service est disponible ».

 

PHOTO: Gisèle Dionne (à gauche) et Maéva Darnal de l’ACFO WEK