Femme autonome d’hier à aujourd’hui – l’évolution de la femme, tel était le thème retenu par l’Union culturelle des Franco-Ontariennes (UCFO) – régionale de Windsor-Essex-Kent pour la rencontre annuelle organisée pour souligner la Journée internationale de la femme. Pour l’occasion, une cinquantaine de membres avaient accepté l’invitation lancée par l’organisation. Au menu de la conférence présentée par Émilie Crakondji assistée d’Annie Bernard du Carrefour des femmes du Sud-Ouest de l’Ontario, la longue marche des femmes vers l’autonomie, une thématique qui débouchait, en fin de présentation, sur un questionnement en regard de la préservation des acquis et des percées à faire pour
l’avenir.
Monique Parent a efficacement mis la table en lisant un poème lié à cette thématique dont les ramifications sont multiples.
Selon la conférencière, les femmes peuvent mesurer leur degré d’autonomie par le biais de leur capacité à faire des choix et à mener leur vie en fonction de ces choix, en déterminant et en assumant qui elles sont sans devoir composer avec des influences extérieures. Il faut dire que les femmes reviennent de loin, elles qui ont longtemps été considérées comme des non-personnes par la Constitution canadienne. « Par exemple, en 1928, la Cour suprême du Canada proclame que les femmes ne sont pas des personnes au sens de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique », souligne-t-elle en début de conférence. Il faudra qu’Emily Murphy, Nelolie McClung, Irene Parly, Louise McKinney et Henrietta Muir se rendent au Conseil privé de Londres pour voir cette décision renversée.
Selon Mme Crakondji, il faut voir s’installer plusieurs conditions spécifiques pour assurer l’émancipation féminine tant au niveau social que culturel en misant sur l’éducation et les conditions de travail, etc. La conjonction de tous ces élément permet d’établir l’autonomie des femmes qui, dès lors, accèdent à l’indépendance, à l’égalité avec les hommes et donc, à l’émancipation et à la liberté.
Comme toujours, ce qui fait la force des présentations de Mme Crakondji et du Carrefour des femmes c’est le niveau d’interaction qui s’installe entre l’animatrice et son auditoire. Les membres de l’UCFO ne se sont pas fait prier pour engager la conversation sur les sujets évoqués à mesure que la présentation avançait.
Comme le soulignait la présentatrice, « grâce aux efforts du mouvement féministe, la situation sociale des femmes s’est grandement améliorée et il faut célébrer cela. Toutefois, des inégalités persistent et les droits acquis demeurent fragiles, tel le droit à l’avortement ou encore le dossier de la sécurité d’emploi des femmes qui donnent naissance à des enfants et qui se retrouvent, tout à coup sans emploi. On ne dit pas que c’est à cause de ça, mais, dans les faits, cela existe ».
En conclusion, elle a invité toutes les femmes présentes à réfléchir sur le legs qu’elles désirent laisser à leurs petits-enfants.
La suite du programme incluait un dîner, une représentation de danse irlandaise et une prestation par un joueur d’accordéon.