Dans le cadre d’une nouvelle activité intitulée Boréal Art, les étudiants inscrits au programme Cours de langue pour les immigrants au Canada (LINC) soutenu par Citoyenneté et immigration Canada ont eu l’occasion de découvrir les talents artistiques de plusieurs d’entre eux, certaines musiques et danses traditionnelles ainsi qu’un éventail intéressant de plats typiques. 

Depuis la dernière campagne électorale fédérale, l’arrivée d’immigrants et de réfugiés au Canada a pris une nouvelle tournure suite à l’engagement du Parti libéral d’accueillir 25 000 réfugiés syriens d’ici la fin 2015. Au début, les citoyens trouvaient que le délai était un peu court puis, suite aux attentats de Beyrouth et de Paris, des inquiétudes ont surgi dans la population quant au risque pour la sécurité si ces réfugiés n’étaient pas suffisamment documentés avant d’arriver. Finalement, le délai a été repoussé jusqu’à la fin du mois de février, ce qui a fait baisser la tension. 

À Windsor, il y a beaucoup de réfugiés qui sont arrivés plus ou moins récemment. Ainsi, sur une cohorte d’environ 80 étudiants au Collège Boréal, plus de 30 % seraient des réfugiés. Certains sont ici depuis environ trois mois d’autres, depuis un peu plus longtemps. L’activité Boréal Art visait donc à mettre en valeur ceux qui désiraient partager leurs talents ou leurs passions. 

Boréal Art a permis aux participants et aux visiteurs de réaliser qu’avant d’arriver au Canada, ces personnes avaient une vie, des loisirs, des passions ou des passe-temps. Pour certains, c’est la photographie, le graphisme ou la peinture. L’origami est une activité privilégiée par une des étudiantes. La couture tient également une place importante tout comme la musique pour cette étudiante qui a présenté un récital d’une trentaine de minutes. Évidemment, toutes frontières confondues, les danses traditionnelles sont rassembleuses pour peu que l’on ne craigne pas d’apprendre des nouveaux rythmes et mouvements. 

À les voir jaser, danser ou commenter les œuvres proposées, difficile de distinguer qui est arrivé ici en suivant la filière régulière d’Immigration Canada ou en urgence, tentant de se sortir des camps de réfugiés ou tout simplement en fuyant devant les avancées de l’État islamique en Syrie, comme c’est le cas de certains étudiants arrivés à Windsor au printemps dernier. 

Plus encore, c’est à l’intérieur même du groupe que Boréal Art fait œuvre utile permettant aux étudiants arrivés d’horizons souvent très différents de constater qu’au-delà des défis liés à l’installation et à l’intégration dans un nouveau pays, ils partagent certains points communs lorsque leurs héritages culturels respectifs sont mis en contact. Pour la francophonie régionale, c’est l’assurance que par la diversité, la communauté deviendra plus forte et sa culture plus diversifiée. 

Photo: Venus d’horizons différents, ils font leur place au Canada et à Windsor.