C’est avec tristesse que la communauté francophone de Windsor a appris le décès accidentel de Gérard Pitre à l’âge de 72 ans. Il était à son chalet le 27 juillet dernier avec son fils Jason sur le bord de la rivière des Français (district de Sudbury) et se serait baigné seul après le souper. Après quelques minutes à proximité du quai, il aurait disparu dans l’eau. Son corps a été retrouvé le lendemain matin par les plongeurs de la Police provinciale de l’Ontario. Il s’agirait d’une noyade.

Gérard Pitre et son épouse Jan Moore dans le confort de leur foyer en 2011. (Photo : archives Le Rempart)      

M. Pitre était un homme engagé dans son milieu communautaire, surtout à Place Concorde au cours des les années où l’immeuble était géré par le Centre communautaire, et au Club Richelieu Windsor. Pour cet organisme, les membres vont et viennent au fil des années mais pour un certain nombre d’entre eux, la mission et l’engagement vont au-delà du simple désir de rencontrer des gens. Richelieu Gérard Pitre était un bel exemple de cet engagement communautaire et fraternel, lui qui a toujours oeuvré dans l’ombre au sein du conseil d’administration pendant une trentaine d’années.

Originaire de Noëlville, Gérard Pitre habitait Windsor depuis 1966. Il était retraité de Chrysler où il a travaillé pendant 36 ans et demi. « Je me souviens que lorsque j’ai joint le club, j’ai été parrainé par le Dr Paul Quenneville. À l’époque, le Club Richelieu Windsor faisait beaucoup pour la communauté francophone et pour Place Concorde. Pour moi, c’était également une bonne opportunité de rencontrer des gens qui parlent en français », racontait M. Pitre lors d’une entrevue accordée au journal Le Rempart en 2011.

Au début des années 1990, l’activité principale était toujours le souper mensuel Richelieu au cours duquel les participants en profitaient pour inviter des amis et de nouveaux membres potentiels. « J’ai toujours aimé l’atmosphère de camaraderie qui règne lors des soupers et l’accueil des anciens pour ceux et celles qui se joignaient à nous, se souvenait M. Pitre. J’avais plusieurs amis au sein du Club et c’était très plaisant de les retrouver ainsi autour d’un bon repas. »

Il a travaillé dans les soirées de bingo au profit de l’organisme pour les œuvres de bienfaisance. Il a siégé sur le comité exécutif pendant de nombreuses années dont six à titre de trésorier. Parmi les œuvres dont il parlait, il y a le concours oratoire Richelieu, les prix de la Bourse Paulette-Richer pour les journalistes en herbe des écoles secondaires de la région, et les Prix du sénat remis aux élèves ayant démontré un certain leadership dans leurs écoles et  communautés respectives.

Un de ses plus beaux souvenirs remontait à 2008, lors de sa participation au Congrès Richelieu International à Sudbury. « C’était une expérience extraordinaire où j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes que je n’avais pas revues depuis très longtemps, étant originaire de la région. Ce congrès a été pour moi très émotif et un souvenir impérissable de ma vie Richelieu. »

Pour le président actuel du Club Richelieu, Tom Sobocan, le décès de Gérard Pitre est un choc pour tous les membres. « Je le connaissais depuis plus de 25 ans. Je vais toujours me souvenir de sa gentillesse, il était toujours prêt à aider autrui. C’était un fier Franco-Ontarien, doté d’un excellent sens de l’humour et fier partisan des Canadiens de Montréal. Un ami et une bonne personne qui nous manquera beaucoup. Le Club Richelieu Windsor souhaite ses plus sincères condoléances à sa famille », confie M. Sobocan.

Quant au président de la Résidence Richelieu, Raymond Clavette se souvient de l’homme qui a siégé aux conseils d’administration de Place Concorde, de la Résidence et du Club Richelieu avec lui. « La dévotion de Gérard pour la francophonie était immense. Que ce soit pour le nettoyage, aider à la cuisine ou pour des travaux à Place Concorde, Gérard était toujours là. Homme de grand cœur, il était l’un des principaux bénévoles de Place Concorde. Il était aussi grandement dévoué aux œuvres de bienfaisance du Club et de la Résidence Richelieu. Son départ crée un grand vide dans notre organisme et au sein de la communauté toute entière », conclut M. Clavette.