J’aimerais remercier tous ceux présents, le maire et le conseil municipal d’avoir rendu cette célébration possible. Il m’est un honneur de vivre dans une municipalité qui reconnaît l’importance de cette journée.

La première communauté francophone permanente de la région de Windsor était la paroisse de L’Assomption-de-la-Pointe-de-Montréal-de-Détroit, fondée en 1728 et agrandie en 1767. Plus tard, au XIXe siècle, d’autres francophones du Québec ont déménagé dans le Sud-Ouest de l’Ontario.
Dans la famille de mon père, si l’on regardait de près, les vestiges de la culture de ces derniers étaient discernables. Pourtant, la vraie clé à son identité culturelle, la langue, manquait, enlevée par la fausse notion que le français était mort et enterré dans notre région. Il a refusé de déclarer forfait et quand le moment est venu, il savait qu’il voulait donner à ma sœur Monica et moi ce qu’il ne pourrait jamais complètement avoir : le français. Même si sa décision de nous envoyer à une école de langue française a été ridiculisée, il a persisté. Aujourd’hui, je peux dire sans hésiter que le français est le meilleur cadeau qu’on m’ait donné de ma vie. Le fait de vous voir tous rassemblés ici me sert simplement de confirmation que le français est non seulement vivant à Windsor, mais aussi florissant.

Je suis fière de fréquenter une école pour laquelle des gens ont lutté sans relâche, où je peux faire du théâtre, fabriquer des robots, écrire des articles, jouer aux sports, composer de la musique et assister à la messe EN FRANÇAIS.

Je suis fière d’être Franco-Ontarienne parce que nous sommes un groupe qui se tient debout, que ce soit en luttant pour l’éducation postsecondaire de langue française, en demandant des services bilingues ou, pendant certains sombres chapitres de notre histoire, en réclamant notre droit d’exister.
Nous sommes têtus, de la meilleure façon, et c’est le secret de notre longévité en tant que groupe linguistique minoritaire.

Les premiers Francophones à habiter cette région étaient des Bénéteau, des Langlois, des Meloche. Maintenant, notre communauté compte non seulement des membres portant ces noms-là mais aussi des Smith, Chen, Gomez, Mbuyi, etc. Notre langue est colorée de 1001 accents dont chacun raconte une histoire. Ce sont notre résistance, persévérance et diversité qui garderont le français en Ontario pour des siècles à venir.

Discours d’Anna Plante, élève de 11e année à l’École secondaire catholique E.J. Lajeunesse, lu durant la cérémonie du lever du drapeau franco-ontarien à l’hôtel de ville de Windsor.