Si rien ne change, au début de novembre, la dernière messe sera célébrée à l’église Assomption située sur la rue University à Windsor et, surtout, l’écrin d’un patrimoine francophone majeur. Une dernière évaluation pose à 15 millions de dollars les coûts liés à la réparation de la structure de 169 ans. Donc, à compter du 3 novembre, les paroissiens fréquentant la vieille église devront se rendre à l’église Holy Name of Mary. Les discussions se poursuivent avec le groupe de promoteurs qui pourrait s’engager à mettre 15 millions dans l’aventure de la réparation mais, aucune décision ne sera prise avant l’an prochain.

Lors des journées Portes ouvertes Ontario, les 27 et 28 septembre derniers, les visiteurs ont pu prendre la mesure de la valeur architecturale de l’édifice qui recèle entre autres un magnifique orgue Casavant datant du début des années 1930. Ils ont aussi pu constater que, si elle s’appelle dorénavant Lady of Assumption, l’église a son ADN profondément ancrée dans l’histoire de la francophonie à Windsor et dans le comté d’Essex. 

Par exemple, le Chemin de la Croix est titré en français seulement. Les 14 stations, illustrées dans un style simple et dépouillé, ne sont pas sans rappeler celles de certaines églises datant de la même époque au Québec. La chaire avait été récupérée de la première église. Les fleurs de lys en bas-relief illustrent clairement la présence d’une communauté francophone encore majoritaire dans la région au moment de la construction.

À l’arrière de la nef, du côté gauche, une remarquable sculpture permet aux paroissiens de découvrir huit des martyrs canadiens soit les pères Lalemant, Goupil, Garnier, de La lande, de Brébeuf, Chabanel, Jogues et Daniel. Entre autres faits liant ces Jésuites à l’histoire du Sud-Ouest ontarien, le père Jean de Brébeuf aurait séjourné dans la région de Pain Court au moment où une expédition iroquoise se lance à l’assaut de la tribu qui vivait sur ce territoire à l’époque. Prié par ses hôtes de quitter avant l’invasion, il décide de demeurer sur place et de les suivre en captivité où il mourra après avoir été supplicié. Plusieurs de ses confrères connaîtront la même fin. 

Qu’adviendra-t-il de ce patrimoine francophone advenant que les projets de restauration et de réparation ne se concrétisent pas? C’est là une question au sujet de laquelle aucune déclaration n’a été faite depuis l’annonce de la fermeture.

Photo : L’église Assomption nécessite des réparations importantes.