Olaisha Francis

Depuis le 7 octobre, plusieurs jeunes fréquentant le Centre d’orientation pour adolescents (Centre Ado) ado participent au projet Spectateurs·rices Essentiels·les. Menée par le Réseau-Femmes, cette initiative vise à ouvrir le dialogue autour de la vioAence — qu’elle soit physique, verbale, psychologique ou sociale — et à développer des réflexes de prévention et d’entraide chez les adolescents.

Quatre séances de 45 à 60 minutes, présentées par une animatrice et travailleuse sociale sont prévues, chacune consacrée à un aspect précis du sujet. « Nous avons choisi de diviser les ateliers en quatre rencontres afin de permettre aux jeunes d’assimiler graduellement les informations et de mieux comprendre la portée de chaque thème », explique Marie-Ève Pichette Stroesser, responsable du Centre Ado.

La première séance, tenue le 7 octobre, portait sur la compréhension des différentes formes de violence et sur la manière dont elles peuvent se manifester dans la vie au quotidien. La deuxième a permis d’explorer les signes précurseurs et d’apprendre à reconnaître les situations problématiques. Les deux dernières rencontres aborderont les moyens de chercher de l’aide et la façon de rester fort face à la violence.

Chaque atelier inclut des discussions interactives et des mises en situation pour que les jeunes puissent se projeter dans des cas concrets. « Ces exercices permettent aux participants de se voir en action et d’utiliser les outils proposés. L’objectif est qu’ils puissent réagir de façon sécuritaire s’ils sont témoins ou victimes de violence », précise Mme Pichette Stroesser.

Le sujet suscite visiblement l’intérêt puisque le nombre de participants est passé d’environ 25 jeunes lors de la première séance à plus de 40 la suivante. « On sent une réelle curiosité et un besoin de parler de ces réalités. Certains ont trouvé le courage de partager des expériences vécues ou observées, que ce soit à l’école, dans la rue ou ailleurs », confie la responsable du Centre Ado.

Cette progression reflète l’importance du projet qui est d’offrir un espace d’écoute et de discussion bienveillant, où les adolescents peuvent s’exprimer librement sur des sujets souvent tabous. « C’est très important pour nous de pouvoir outiller nos jeunes et de les amener à être plus conscients de ces enjeux. Ils sont les adultes en devenir, les pères et époux de demain. Nous espérons aller en amont de la chaîne pour avoir un impact sur les attitudes et comportements à long terme », ajoute Noella Bonhomme, agente de projet pour spectateurs essentielles au Réseau-Femmes.

Selon les intervenantes, ces ateliers ont aussi un effet multiplicateur. Les discussions amorcées peuvent se poursuivre à la maison ou entre amis, créant une chaîne de sensibilisation. « Peut-être que les jeunes auront un impact dans leur propre famille ou leur entourage », estime la responsable du Centre Ado.

En collaboration avec le Réseau-Femmes, le CCFWEK par l’entremise du Centre Ado continue ainsi de jouer un rôle clé dans l’éducation et la prévention auprès des adolescents. Une démarche essentielle pour bâtir une génération plus consciente, solidaire et résiliente face à la violence sous toutes ses formes chez les adultes de demain.

Photo : L’animatrice Nathalie Lacroix présente les sujets de l’atelier. (Crédit : Centre Ado)