En mettant en branle un processus de consultation de la communauté, le Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent (Centre communautaire) espérait trouver, auprès des participants, des pistes susceptibles de lui permettre de se redéfinir en fonction des nouvelles réalités d’une communauté qui a beaucoup changé en peu de temps.
Au terme d’un sondage auquel plus de 200 personnes ont collaboré, 5 rencontres de consultations ont été tenues qui, selon Didier Marotte, directeur général du Centre communautaire, se sont très bien déroulées. La première assemblée a réuni 16 intervenants membres du la Table Franco-Info. Puis, les personnes demeurant à la Résidence Richelieu ont eu l’occasion de s’exprimer sur la réalité de la communauté francophone telle qu’ils la vivent depuis quelques années.
La rencontre au Centre d’orientation pour adolescents a été suivie par 22 jeunes, en majorité des nouveaux arrivants, mais également plusieurs élèves des écoles secondaires francophones de la région. « On leur avait lancé l’invitation et, heureuse surprise, ils se sont présentés. Les discussions avec ce groupe ont été non seulement intéressantes, mais, également éclairantes à bien des égards », précise M. Marotte.
Les membres du conseil d’administration du Centre communautaire ont eu la chance de s’exprimer sur leur vision de la situation ainsi que sur les pistes de développement.
Les deux dernières rencontres, tenues le samedi 21 avril au Collège Boréal, ont permis de rencontrer une quinzaine de personnes des groupes associatifs et des communautés culturelles. Au terme de l’exercice, M. Marotte estime que les discussions ont été productives. « L’un des problèmes évoqués de manière assez marquée est le manque d’identification de la communauté francophone. Nous avons des lacunes de ce côté-là de toute évidence. Pour les nouveaux arrivants, il y a des problèmes au niveau de nos structures d’accueil et il ressort qu’il y a des problèmes au niveau des services disponibles en français notamment dans les domaines de la santé et des services sociaux. »
Sans surprise, une des barrières majeures à l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants est le réseau de transport collectif de la ville. « Cela se traduit par des entraves à la mobilité en ville pour se rendre, par exemple, chez un fournisseur de services ou encore pour assister à des cours », ajoute-t-il.
Autre défi à relever, le développement d’une vie communautaire inclusive notamment en augmentant le nombre d’activités. Cet enjeu peut surprendre un peu lorsque l’on sait, à peu de choses près, que ce sont essentiellement les mêmes personnes qui participent aux activités socioculturelles proposées. Les participants ont souligné aussi le manque de cohérence entre les différents groupes et organismes. « Les gens ne connaissent pas la mission des organismes et souvent vont s’adresser à la mauvaise porte. Il faudra donc trouver un moyen de faire connaître nos organismes et leurs services », confirme M. Marotte.
Finalement, le modèle de gestion communautaire a été l’objet de discussions. Selon M. Marotte, il y a certainement moyen d’innover en la matière de façon à éviter les dédoublements de mandats et la confusion. « Il ne s’agit pas simplement de dire que tout doit passer par le Centre communautaire, mais plutôt de s’assurer que les services atteignent les clientèles visées de manière efficace », mentionne-t-il. Si, pour plusieurs, les nouvelles installations sur le chemin Walker sont adéquates, par contre, le manque d’un endroit où se retrouver est déploré par plusieurs pour qui il importe que la communauté ait un lieu de rassemblement.
PHOTO : Lors de la consultation auprès des jeunes, les échanges ont été pertinents et très constructifs