Si Windsor a connu la prospérité grâce à la présence des manufacturiers automobiles et de leurs réseaux de sous-traitants, la crise de 2008 a clairement démontré qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier car de sérieux problèmes sont à prévoir quand un secteur si important s’effondre littéralement. 

Par ailleurs, il est bien connu et documenté que ce sont les petites et moyennes entreprises qui font tourner l’économie d’une région telle que Windsor-Essex. En investissant plus de 1,1 million $ par l’entremise du programme Activités entrepreneuriales sur le campus (AEC) à l’Université de Windsor, le gouvernement provincial veut précisément stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes diplômés. 

Au cours des trois prochaines années, le programme AEC mettra en place les conditions optimales afin de créer des programmes d’entrepreneuriat et d’innovation dans les locaux de l’EPIcentre. Les étudiants de l’université y trouveront donc un milieu qui les encouragera à créer et à exploiter une entreprise.

Historiquement, un tel programme aurait permis au fondateur de Research in Motion-RIM (Blackberry), alors diplômé de l’Université de Windsor, de lancer son entreprise dans la région. À l’époque, le conseil municipal avait jugé que ce projet ne cadrait pas avec les orientations économiques régionales alors centrées sur le secteur automobile. C’est donc ainsi que RIM s’est installée à Kitchener-Waterloo où son impact a permis un développement important de la région et même encore aujourd’hui alors que Blackberry se relève d’une très mauvaise passe. 

Dans le cadre du programme AEC, les étudiants avec des projets novateurs se retrouveront dans un véritable incubateur d’entreprises avec tout ce que cela implique comme ressources, réseautages et mentorat. 

La bosse de l’entrepreneuriat n’est pas donnée à tout le monde. Il ne suffit pas d’avoir une idée. Il faut la valider, s’assurer de sa faisabilité, préparer un montage financier avant de songer à se lancer dans la création d’une entreprise. Les mentors représentent donc une source importante de connaissances et d’expérience pour les jeunes qui veulent se lancer. Étant donné que le programme AEC sera sous la responsabilité de l’Université, il est d’ores et déjà acquis qu’il profitera d’un certain appui de la part des banques, des bailleurs de fonds et de gens d’affaires qui ont réussi et qui verront un intérêt dans l’un ou l’autre des projets qui seront menés au Centre. 

L’appui du secteur financier est d’autant plus important que les étudiants qui terminent leur formation universitaire sont souvent lourdement endettés, ce qui peut s’avérer un frein à l’obtention de crédit pour se lancer en affaires. Comme il y a un courant en faveur de la diversification de l’économie régionale au profit des initiatives technologiques, il faut s’attendre à ce que ce genre de projets profite du programme AEC..

Photo : C’est dans les locaux du Joyce Entrepreneurship Centre que l’EPIcentre offrira des services d’incubateur aux jeunes entrepreneurs.