Dans quelques jours, les francophones et francophiles de Windsor-Essex et Chatham-Kent sont invités à célébrer le drapeau franco-ontarien. Dans bien des municipalités, c’est devant l’hôtel de ville ou encore devant une école que la cérémonie et les festivités se dérouleront. À Windsor par exemple, quelque 800 personnes sont attendues pour le lever du drapeau. Tecumseh et Chatham ne seront pas en reste avec des cérémonies similaires au même moment.
Si ces grands rendez-vous sont intéressants et souvent émouvants, le 25 septembre pourrait également être l’occasion d’écouter de la musique et des chansons créées par des artistes de l’Ontario français. Voici donc une courte liste de suggestions et peut-être même de découvertes.
Au milieu des années 1970, pour l’essentiel, la musique francophone populaire au pays provient du Québec ou de l’Acadie. S’il y a des chansonniers un peu partout, par contre leur rayonnement est au mieux local. Garolou présente en 1978 son album du même nom où on trouve des titres comme Victoria bien entendu mais également Aux Illinois, Germaine et Le maréchal Biron qui deviendront des classiques alliant folklore et rock progressif. On s’éloigne du chansonnier avec sa chemise à carreau qui chante en s’accompagnant à la guitare avec un pied sur un tabouret.
Quatre décennies plus tard, le paysage franco-ontarien a beaucoup changé, notamment avec l’arrivée des conseils scolaires et celle de francophones venus d’un peu partout. Par exemple, Le R 1er (Christian Djohossou), artiste de rap et de slam, est devenu un vrai modèle d’intégration pour des milliers de jeunes Franco-Ontariens issus de l’immigration, comme le soulignaient Éric Robitaille et Michel Laforge en 2017 dans leur compilation de 25 artistes franco-ontariens.
Il suffit de penser à Paul Demers, Robert Paquette, dont la chanson Bleu et Blanc (créée en conduisant vers North Bay) vient d’être intronisée au Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens, Damien Robitaille, Andréa Lindsay, CANO, Gabrielle Goulet, Chuck Labelle, Stéphane Paquette et LGS pour constater que l’Ontario français est une pépinière de talents.
La littérature et le théâtre francophones sont également en bonne santé dans la province. L’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français compte des centaines de membres répartis en plusieurs genres littéraires (articles, bande dessinée, conte, essai, théâtre, etc.) qui font découvrir l’imaginaire identitaire des francophones d’ici.
« Pour Hédi Bouraoui, d’origine tunisienne, et Jacques Flamand, d’origine française, l’écrivain franco-ontarien concerne « celui ou celle qui écrit et publie en français et qui est établi en Ontario, quelles que soient ses origines géographiques ou culturelles, de même que les Franco-Ontariens de naissance, qui ont élu domicile ailleurs au Canada, voire à l’étranger ». La scène théâtrale connaît un développement intéressant grâce aux efforts mis dans les écoles et des compétitions tant au niveau du théâtre dans sa forme plus convenue que dans les ligues d’improvisation. Dans notre région, plusieurs jeunes, dont Dillon Orr ont trouvé là l’inspiration qui guide leur carrière aujourd’hui.
Au chapitre du cinéma, le 25 septembre est aussi l’occasion toute désignée pour visionner le documentaire Pis nous autres dans tout ça d’Andréanne Germain qui se demande ce qu’il arriverait si trois immenses drapeaux franco-ontariens déambulaient sur les plaines d’Abraham, à Québec, durant les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste.
Phénomène plus récent, l’arrivée des humoristes franco-ontariens dont Katherine Levac, Patrick Groulx ou Véronic DiCaire qui a porté très haut la qualité de l’imitation en chansons permet de faire comprendre, ailleurs, la spécificité de l’identité franco-ontarienne à des dizaines de milliers de personnes entichées de spectacles humoristiques.
Les Franco-Ontariens sont toujours plus présents dans l’ensemble des domaines liés aux arts et le 25 septembre est une bonne occasion d’être curieux et de partir à leur découverte.