Agathe Vaillancourt est venue de Hull, au Québec, en 1966, et depuis, elle s’est impliquée dans sa communauté. Elle est une de ces bénévoles sans qui le centre de généalogie Pionnière du Sud-Ouest ne fonctionnerait pas.
Rencontrée à l’ancien couvent des sœurs du Bon-Pasteur, la dame présente fièrement son centre d’intérêt depuis plus de 30 ans : le réseau du Patrimoine franco-ontarien – Pionnière du Sud-Ouest.
Retraitée depuis 15 ans des Caisses populaires de Pointe-aux-Roches et de Windsor, Mme Vaillancourt se consacre désormais à temps plein à sa passion : la généalogie des francophones. « J’y mets au moins 40 h par semaine. C’est mon passe-temps préféré », confie la coordonnatrice du centre de généalogie.
En plus de planifier les activités de l’organisme, d’aider les gens dans leur recherche et de développer des projets, Mme Vaillancourt est sur place lorsque les locaux sont ouverts à la communauté le mardi, de 10 h à 20 h. « Avec les autres membres du Conseil, je m’occupe aussi des rencontres avec la Société française d’Héritage du Michigan, qui ont lieu trois fois par année. C’est un moment de partage enrichissant », précise-t-elle.
Son dévouement auprès de son entourage rayonne également auprès du club de l’âge d’or Jean-Paul II depuis une quinzaine d’années. Elle en est la vice-présidente. Passionnée de voyages, elle en organise aussi pour son club et s’occupe des vendredis aux quilles.
Cette mère de deux garçons se questionne sur la relève prête à prendre le flambeau des organismes. « De nos enfants, il n’y en pas beaucoup qui vont continuer.La relève n’est pas là pour les clubs de l’âge d’or ou les sociétés bénévoles. Les gens n’ont pas le temps aujourd’hui. C’est triste », déplore la femme de 72 ans.
« Il faut préserver notre langue, notre culture, notre religion, mais c’est aussi important de savoir d’où sont venus nos ancêtres, ce qui les as amenés ici et pourquoi. Le goût de l’histoire et de la généalogie devrait être semé dès le jeune âge. Apprendre les coutumes, l’histoire, les racines aux enfants formerait peut-être une relève pour l’implication bénévole ensuite », souhaite-t-elle.
Montrant une carte de la région, Mme Vaillancourt note que plusieurs paroisses francophones ont changé de nom au fil du temps pour s’angliciser. « Ah, je ne veux pas penser à l’avenir de la francophonie! Ça m’inquiète », dit-elle.
Puisque cette femme qui aime rire et faire rire reste positive, elle renchérit : « Il va toujours y avoir des francophones; ça ne peut pas s’éteindre comme ça, mais on ne verra pas autant de communautés francophones qu’avant », prédit-elle.
Mme Vaillancourt, toujours active et en santé, consacre également du temps à ses loisirs : le crochet, les voyages et la lecture. D’ailleurs, la septuagénaire généreuse offre ses romans historiques ou ses biographies aux Club Richelieu et de l’âge d’or après les avoir lus. « Je veux donner le goût de lire en français, mais aussi donner le goût de l’histoire et de la culture », explique celle qui ne compte pas son temps.
Marie-Ève Boudreault