L’Association des Camerounais du Sud-Ouest de l’Ontario (ACSOO) a tenu, le samedi 6 mars, un événement culturel et une discussion pour souligner la Journée internationale de la femme qui a lieu le 8 mars.

Sous le thème « Leadership féminin, pour un futur égalitaire dans le monde de la COVID-19 », cette activité virtuelle proposait une rencontre avec quatre panélistes : Sylvie Nofiele, infirmière praticienne, Émilie Crakondji, directrice générale du Carrefour des femmes du Sud-Ouest, Patricia Dubé du Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent, et Édith Fotso, membre de l’ACSOO.

L’événement a débuté par le mot de bienvenue du président de l’ACSOO, Kennedy Gamsi, et l’interprétation des hymnes nationaux du Canada et du Cameroun. Puis, les panélistes ont tour à tour pris la parole, entrecoupées par des présentations vidéo du Cameroun, de l’art culinaire, de l’artisanat et de la mode de ce pays d’Afrique centrale.

Mme Nofiele a parlé du rôle déterminant de la femme depuis le début de la pandémie.

« Les femmes sont en première ligne depuis un an. Cette crise les affecte plus particulièrement, aux niveaux moral, émotionnel et physique. La femme a joué un rôle particulier et indispensable, surtout les infirmières, préposées aux soins de longue durée, les médecins et autres spécialistes du domaine de la santé. Elles contribuent dans l’humanité pour sauver des vies et ont abandonné leur famille au risque de leur santé et bien-être pour aider les personnes infectées par le virus. »

Elle a parlé de l’épuisement physique et moral de ces femmes qui ont fait le choix de rester au front pour pouvoir faire une différence dans leur communauté. « Vous savez, conclut-elle, 82 % du personnel en première ligne de cette crise sont des femmes. Merci à toutes pour votre sacrifice! »

Dans un autre ordre d’idée, qu’advient-il des femmes victimes de violence durant cette pandémie où les personnes sont plus isolées que jamais? La directrice générale du Carrefour des femmes du Sud-Ouest, Émilie Crakondji, a expliqué que son organisme a dû s’adapter également à cette nouvelle réalité. Elle a expliqué ce que les employées du Carrefour des femmes ont fait durant cette crise pour venir en aide à celles vivant des situations de crise familiale ou des épisodes de violence.

« Nos employées ont dû travailler à la maison pour répondre aux normes de sécurité du ministère de la Santé, confirme Mme Crakondji. Nous avons dû faire face à plusieurs défis dans le contexte d’accompagnement des femmes pour des rendez-vous chez le médecin ou chez l’avocat pour les clientes victimes de violence conjugale. Il y a aussi les procès qui ont tous été reportés, et le problème d’isolement de femmes et de leurs enfants. Nous avons réussi au bout du compte à adapter nos horaires de travail pour accommoder les mamans après que les enfants étaient couchés, les aider à remplir les formulaires légaux en ligne, etc. Nous sommes un service essentiel en français pour ces femmes. »

Elle a parlé du taux de pertes d’emploi qui a été beaucoup plus élevé pour les femmes que pour les hommes depuis le début de cette crise sanitaire. Elle a conclu en parlant de mesures qu’elle a prises pour aider les employées avec le problème de l’épuisement professionnel, de la sensibilisation et la revendication des droits des femmes. Bref une activité qui a permis de reconnaître la contribution exceptionnelle des femmes dans notre société, mais aussi le fait qu’il reste encore beaucoup à faire au niveau de la sensibilisation en matière de violence conjugale et familiale.