Le manque de relève à la Conférence Saint-Jérôme de la Société Saint-Vincent-de-Paul aura en fin de compte causé l’arrêt des opérations telles qu’elles étaient maintenues depuis près d’un quart de siècle à l’intention des familles francophones dans le besoin. Le problème de relève, au fur et à mesure que les bénévoles vieillissent, constitue une épée de Damoclès dans plusieurs organismes. C’est le cas pour la Conférence Saint-Jérôme.
Au fil des ans, la demande a augmenté comme en fait foi l’augmentation des dons faits lors de l’opération du Grand Partage à l’approche des Fêtes. La crise financière de 2008 qui a particulièrement frappé la région a fait en sorte que plusieurs familles, jusqu’à une trentaine à une certaine période, ont fait appel aux services de la Saint-Vincent-de-Paul. À cette époque, les bénévoles étaient plus jeunes et plus nombreux, une quinzaine environ.
Cependant, la situation a changé, tout comme le type de service que les bénévoles rendaient. En principe, les gens qui travaillent à la Saint-Vincent-de-Paul se rendent à la demeure des personnes dans le besoin. Avec l’augmentation des « clients », comme les appelle Jeannette
Ledoux, et la diminution des effectifs, seuls ceux qui ne disposaient pas d’un véhicule recevaient la visite des bénévoles.
La nouvelle a rapidement fait le tour de la communauté francophone de Windsor et plusieurs se sont souvenus que des demandes d’aide avaient été lancées il n’y a pas si longtemps. Encore un service en français qui s’évanouit.
Selon Didier Marotte, il faut faire en sorte que les francophones dans le besoin puissent continuer à recevoir de l’aide. « Même si la situation économique générale e la région s’améliore tranquillement, la pauvreté, elle, ne disparaît pas, au contraire, affirme le directeur du centre communautaire francophone. On vient d’apprendre officiellement la nouvelle et ça ne pouvait pas tomber à un pire moment de l’année, tout juste avant les grandes vacances. Cependant, à la fin du mois d’août nous allons faire des contacts avec d’autres organisations qui travaillent auprès des gens dans le besoin pour tenter d’établir des partenariats. Ces groupes sont là pour tout le monde, francophones et anglophones. »
Selon lui, un des grands défis est la distribution des denrées et des biens tels des vêtements, des jouets, etc. Il faut des gens pour faire cela, cela coûte de l’argent et il est nécessaire d’avoir une expertise.
Dans l’immédiat, il va falloir voir si la Conférence Saint-Jérôme peut donner accès à ses listes de clients et M. Marotte envisage même que ces derniers puissent s’adresser au centre communautaire qui pourrait les diriger vers les organisations en mesure de répondre à leurs demandes.
Pour le Centre communautaire francophone Windsor-Essex-
Kent, ce genre de travail de coordination et de mise en place de partenariats efficaces avec des organismes existants fait partie de la vision de son mandat pour l’avenir.
Photo: Jeannette Ledoux