Quelques semaines après le dépôt du budget provincial, alors que les dirigeants locaux s’interrogent toujours sur les raisons ayant poussé le gouvernement de Kathleen Wynne à exclure Windsor du Corridor de l’innovation, la députée de la circonscription London-Centre-Nord, Deb Matthews, était dans la Ville de l’auto le mercredi 11 mai pour faire l’annonce d’investissements de 7,8 millions $ pour soutenir l’innovation.

Au nom du ministre du Développement économique, de l’Emploi et de l’Infrastructure, Brad Duguid, Mme Matthews s’est adressée aux représentants du milieu économique auxquels s’étaient joints le maire de Windsor Drew Dilkens et celui d’Essex Ron McDermott. Elle a d’abord rappelé l’importance de l’industrie automobile pour l’Ontario : « Sans l’industrie automobile, l’Ontario ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui ». 

On y retrouve en effet cinq producteurs automobile et une entreprise qui assemble des camions (Hino). Quelque 700 entreprises fournissent des pièces et plus de 500 sont dans le domaine des outillages et des moules. « Dans ce contexte, depuis 2012, l’Ontario a investi plus de 95 millions $ par le biais du South Western Ontario Development Fund ce qui a permis des mises de fonds de plus de 1,1 milliard $ par le secteur privé amenant la création de 4000 emplois. La ministre s’est donc présentée devant les représentants des sept entreprises retenues avec d’excellentes nouvelles qui assureront la création de 270 nouveaux emplois et assurer la pérennité de 1180 emplois existants. 

Sept entreprises ont ainsi vu leurs projets avalisés par la stratégie provinciale pour le Sud-Ouest. Nouveaux alliages métalliques, méthodes d’étampages de métaux propres à répondre à la demande croissante pour des véhicules plus légers, nouveaux procédés assistés par des robots, nouveaux types de moules pour les plastiques, garnitures intérieures pour les véhicules, etc., autant de domaines d’activités qui ont reçu l’appui du gouvernement. Ce soutien financier de 7,8 millions $ couvre environ 15 % de la valeur globale de la mise de fonds des sept entreprises (106,6 millions $). 

Pour les autorités politiques de la région, il s’agit là d’excellentes nouvelles qui indiquent bien à quel point l’industrie automobile régionale est passée du stade de la simple survie à celui de l’expansion, et ce, malgré la concurrence féroce en provenance du sud des États-Unis et du Mexique et l’absence d’une politique nationale de l’automobile qui viendrait remplacer le Pacte de l’automobile. 

De plus, les nouveaux emplois créés contribueront à faire baisser le taux de chômage régional qui a quitté les niveaux très élevés où ils se situaient depuis 2008 pour finalement passer sous la barre des 7 %. 

Pendant ce temps, à Brampton, les syndiqués s’inquiètent d’un éventuel déménagement de l’assemblage du modèle 300 à l’usine de FCA à Windsor. L’usine de Brampton aurait besoin d’une sérieuse mise à niveau. Lors du lancement officiel de la Pacifica le 6 mai dernier, le président Marchione a indiqué que cette éventualité n’était pas dans les cartons de l’entreprise pour le moment. Il a également tenu à préciser que ce dossier n’avait rien à voir avec la ronde de négociations qui débute cet été.