Conséquence directe de la décision du dernier gouvernement conservateur de mettre fin à l’obligation pour tous ceux qui le reçoivent de compléter le questionnaire détaillé du recensement de Statistique Canada, en septembre prochain, sauf avis contraire, le bureau de Leamington de Service Canada ne dispensera plus de services bilingues. 

À l’époque, cette décision inattendue du gouvernement avait, entre autres, entraîné la démission du statisticien en chef Munir Sheikh et soulevé un tollé de protestations chez les universitaires, dans les sphères du monde municipal, celles de la santé, etc. En retirant l’obligation de compléter le questionnaire long et de le remplacer par un sondage volontaire, le gouvernement non seulement amputait une opération qui, comme la publicité du recensement de cette année l’a soulignée, permet d’avoir une vision pour l’avenir des communautés. 

Où construira-t-on de nouvelles écoles ou des hôpitaux? De quelle façon déploiera-t-on le réseau routier pour répondre aux déplacements des populations? Quels seront les nouveaux services de santé nécessaires? Autant de questionnements dont les réponses sont élaborées à partir des données recensées. 

Dans ce contexte, pas étonnant que les organisations franco-ontariennes provinciales aient fortement encouragé tous les francophones à remplir le formulaire qu’ils allaient recevoir, question de bien identifier les besoins pour l’avenir. 

Dans le cas du centre Service Canada de Leamington, c’est effectivement en raison de la décision du gouvernement conservateur que l’arrêt est tombé. À compter de septembre donc, le service bilingue ne sera plus officiellement offert malgré le fait que 5 % de la clientèle demandait à être servie dans la langue de Molière. 

On ne prévoit pas que la décision se traduise par des pertes d’emplois à ce moment-ci de la démarche. La période officielle du recensement de cette année est maintenant terminée et il est prévu que les résultats sortiront rapidement. D’ici là, les francophones de Leamington pourront toujours faire savoir qu’ils voudraient être servis en français, à l’instar de ce l’on demande à tous les Franco-Ontariens de faire lorsqu’ils se présentent chez un fournisseur de services.