Si dans la région de Windsor-Essex on ne connaît pas trop la nature des sédiments de schiste noir, du côté de Chatham-Kent, c’est une réalité à laquelle font face plusieurs personnes s’alimentant en eau potable à partir de puits artésiens.
Pour ces résidents, les travaux de forage qui permettent d’ancrer les pylônes portant les éoliennes ont atteint la nappe phréatique entraînant des sédiments de schiste noir dans le réservoir aquifère. Les personnes touchées estiment également que la vibration continue causée par la rotation des éoliennes contribue à augmenter l’infiltration de schiste avec, pour conséquence directe, la contamination de l’eau et sa couleur trouble.
Le sujet avait été évoqué lors du passage de Kathleen Wynne à Windsor il y a quelques semaines. Un représentant du groupe de Chatham-Kent (Water Wells First) s’était adressé directement à la première ministre pour lui exposer le problème et lui demander ce que le gouvernement ontarien entendait faire pour venir en aide aux 18 propriétaires de puits touchés par cette situation.
Outre la contamination des puits et la couleur brunâtre de l’eau, les sédiments sont connus pour contenir des métaux lourds qui peuvent causer des problèmes de santé. Pour l’instant, certains ont choisi de se faire de livrer de l’eau par camion-citerne ce qui est une situation temporaire et, par exemple en hiver, pas vraiment fiable si le réservoir gèle.
Il y a quelques jours, le député provincial du comté d’Essex, Taras Natyshak, a pris la parole devant la Chambre à ce sujet. Dans la section réservée au public, un groupe de représentants de Water Wells First s’était déplacé pour l’occasion. S’adressant aux parlementaires présents et bien conscient des conséquences qui pouvaient découler de son geste, le député d’Essex a présenté un pot rempli d’eau saumâtre pour illustrer son propos et le problème vécu par les résidents de Chatham-Kent. Or, le règlement de la Chambre stipule qu’il est interdit d’apporter des accessoires sur le plancher. Conséquence directe, M. Natyshak a été expulsé de la Chambre. Cependant, il a tout de même eu le temps de relayer les demandes du groupe touché, à savoir de procéder à des analyses de la qualité de l’eau contaminée par les sédiments et à mener des études de santé publique concernant les seuils d’exposition aux minéraux lourds (arsenic, plomb et uranium) contenus dans ces sédiments.
PHOTO: M. Natyshak montre un pot rempli d’eau contaminée à l’Assemblée législative. (Taras Natyshak/Facebook)