Dans un univers pas si lointain, si l’on cherche des souvenirs de famille ou des témoignages d’événements, il faudra vraisemblablement se rabattre sur des banques d’images numériques tant il est vrai que l’on n’imprime presque plus de photos. Qui écrit encore des lettres aujourd’hui? On s’échange des courriels, des « chats » ou des gazouillis qui disparaissent rapidement et dont on ne conserve pas vraiment de traces.
Avant le milieu des années 1990, les choses étaient différentes. En fait, on pouvait relire les lettres ou cartes postales d’anniversaires ou de Noël reçues pour peu que l’on ait choisi de les ranger dans une boîte. Même chose pour les photos qui se retrouvaient dans des albums alors que les négatifs étaient conservés également dans l’éventualité de devoir faire imprimer des copies. Le temps qui passe a vu une grande quantité de ces souvenirs se retrouver au sous-sol, au grenier ou sur une tablette dans le garage.
C’est justement l’intérêt d’un projet lancé il y a quelques mois, notamment lors de la commémoration du 250e anniversaire de la paroisse Assomption. Sur place, un groupe de personnes invitaient les participants à ramasser la documentation sur laquelle l’idée de déterrer de vieilles photos ou documents était expliquée. En gros, le projet veut permettre l’archivage numérique du plus grand nombre possible de documents témoignant de la présence française dans la région du Sud-Ouest ontarien.
Pour les responsables du projet, il est certain que de tels témoins se trouvent dans les maisons où, très souvent, les résidents ne savent pas trop quoi en faire et n’osent pas les jeter. Après tout, c’est leur histoire qui se trouve dans ces boîtes ou albums.
Si les histoires familiales individuelles peuvent sembler anodines, par contre, si on arrive à les retrouver, les numériser et les archiver, il sera possible de constituer un corpus intéressant de la vie quotidienne des francophones du Sud-Ouest.
L’intérêt derrière cette démarche qui s’étendra sur plusieurs années est également de rendre accessible les documents au public, ce qui sera possible dans l’avenir. D’ici là, les gens intéressés pourront consulter la page Facebook Detroit River Border Region Digital History Project.
PHOTO : Lors de la commémoration du 250e de la paroisse Assomption, il était possible de se renseigner sur le projet.