Depuis quelques mois, l’appel d’offres du géant Amazon pour localiser son deuxième siège social fait l’objet de bien des envies et spéculations. Au total, 238 centres urbains en Amérique du Nord ont répondu à cet appel d’offres dont le tandem Windsor-Détroit. Le 20 décembre dernier, un résumé de neuf pages de l’offre complète de 242 pages a été dévoilé par la publication d’affaires Crain’s Detroit.

Pour les observateurs, Windsor et Détroit forment un couple improbable dans cette course pour obtenir un siège social qui pourrait faciliter la création de 50 000 emplois dans la région transfrontalière dont 5000 à Windsor seulement.

Si leur proximité historique joue en leur faveur, par contre Windsor a connu un fort contrecoup économique au milieu de la première décennie du millénaire. Détroit a officiellement été mise en faillite au début de 2015. Par contre, les deux villes ont récupéré depuis, démontrant un bel effort de résilience de la part de leurs dirigeants respectifs.

Elles ont donc déposé un projet commun se traduisant par l’installation d’un siège social des deux côtés de la frontière canado-américaine. À l’appui de leur proposition évaluée à 106 millions $ américains, le tandem soumet plusieurs éléments susceptibles de susciter la curiosité chez Amazon.

Pour faciliter les déplacements, l’offre stipule qu’une navette fluviale pourrait être instaurée assurant ainsi des déplacements rapides, pratiquement d’une porte à l’autre. Également, des deux côtés de la rivière, le tandem s’engage à ce que l’électricité soit fournie aux installations d’Amazon par l’utilisation d’éoliennes.

Autour de Détroit-Windsor, à environ cinq heures de route, pas moins de 12 universités sont accessibles, y compris celle de Waterloo dont la renommée internationale est reconnue en sciences, technologie, génie et mathématiques.

Seulement en Ontario, pas moins de 183 000 travailleurs immigrants sont dans les secteurs de la technologie et des communications.

Pour bien marquer le caractère cosmopolite de Windsor, le document précise que 25 % de ses résidents sont nés à l’extérieur du Canada. Bien entendu, le coût des terrains du côté canadien est également évoqué. Du côté des incitatifs légaux et réglementaires en provenance des trois paliers de gouvernement, ils s’établissent à environ 106 millions $, suivant l’importance des installations et le nombre d’employés qu’Amazon aurait du côté canadien de la frontière.

D’entrée de jeu, plusieurs observateurs ont décrété que le tandem Windsor-Détroit n’avait aucune chance comparativement à des villes comme Montréal ou Toronto. Pour l’instant, l’objectif des promoteurs de la proposition est de passer à l’étape prochaine et de se retrouver dans le peloton réduit des centres urbains qui mériteront une seconde analyse de la part d’Amazon.

Reste à savoir si la publication du résumé de l’offre conjointe, inusitée dans le cadre d’un appel d’offres, aura une incidence sur le déroulement du processus si la région passe à la prochaine étape. Certains craignent que des détails de l’offre puissent être repris par d’autres centres à ce moment.