En date de mars 2017, la dette des ménages canadiens sur le marché du crédit atteignait 167,3 % de leur revenu disponible au cours du dernier trimestre de 2016. En deux mots, cela signifie que pour chaque dollar gagné par le ménage, il y avait une dette de 1,67 $. L’Ontario venait en tête de peloton avec une augmentation, sur une base annuelle de 4,2 %.

De passage dans la région récemment, Gérald Fillion qui couvre et analyse l’actualité économique depuis 2001 sur les différentes plates-formes de Radio-Canada, a accepté de livrer quelques réflexions sur le sujet de l’éducation à l’économie et aux finances personnelles. Selon lui, on n’a pas encore une véritable image pancanadienne du niveau de connaissances des contribuables en regard de l’économie et des finances. Cependant, on peut noter un intérêt accru pour ces questions depuis la crise financière de 2008 qui a eu un impact négatif sur la réalité quotidienne de plusieurs ménages canadiens. Conséquemment, selon M. Fillion, « il y a eu toute une initiative en littératie financière qui a été faite pour améliorer cela mais, on n’a pas encore eu les résultats. (…) Depuis 10 ans, depuis la crise financière, il y a une amélioration de la littératie financière ».

Selon lui, cette période a créé un éveil chez les gens qui ont commencé à se sentir beaucoup plus concernés. Les émissions, publications ou reportages à caractère économique sont devenus beaucoup plus populaires qu’auparavant. « Ce que je dis toujours c’est que ça prend un peu de curiosité. Si on est curieux, on va aller voir l’émission de télé, aller lire le journal ou acheter des livres. On va s’intéresser aux enjeux liés aux finances personnelles et un peu mieux comprendre les répercussions qu’ils ont sur notre qualité de vie actuelle et au moment de la retraite. L’éducation a un rôle à jouer important. Ce n’est pas normal que l’économie, les finances personnelles et les finances publiques ne soient pas davantage enseignées à l’école. Il plaide donc pour l’intégration de formation à l’économie et aux finances dès le niveau secondaire.

« Sans remettre en question ce qu’on y enseigne, il faut dire que les questions économiques sont au cœur de la vie de tout le monde. Les plus grandes angoisses que l’on a sont la santé et ensuite, les finances.  Est-ce que j’aurai assez d’argent pour vivre, vais-je garder mon emploi, est-ce que j’aurai une retraite ou simplement pouvoir me procurer le bien que je désire ou, faire un voyage sans m’endetter ? ». Faute de comprendre les enjeux personnels liés aux choix financiers, « le tiers de la population n’a pas de régime de retraite et le tiers des personnes à la retraite a besoin du supplément de revenu garanti ».

 

Photo : Gérald Fillion espère que les jeunes auront accès à des formation en littératie financière et en économie.