Depuis le début de novembre, Élizabeth Brito est en poste, à Windsor, pour le Réseau des femmes du sud-ouest de l’Ontario (RFSOO) et, d’entrée de jeu, il se trouve que novembre est le mois de la prévention de l’abus envers les femmes. Originaire de Barrie, Mme Brito est arrivée récemment à Windsor. Dans le cadre d’un entretien mené le 13 novembre dernier, elle expliquait son mandat aux membres du Comité Franco-Info.
Or, il se trouve également que depuis quelques semaines, le dossier des abus contre les femmes est au centre des bulletins de nouvelles au point où tant au niveau fédéral que provincial, les élus planchent sur des voies de travail qui permettraient de contrer le phénomène. Si le congédiement de l’animateur de CBC et le retrait de deux députés libéraux fédéraux ont défrayé les manchettes, le phénomène n’est pas nouveau. Il suffit de penser aux demandes répétées faites au gouvernement canadien pour ouvrir une enquête sur la disparition de dizaines de femmes autochtones et aussi de consulter quelques statistiques pour constater qu’il y a encore du travail à faire, selon Mme Brito.
« En 2011, Statistique Canada indiquait que 67 % des Canadiens connaissent ou ont connu une femme qui a été victime d’abus sexuel ou physique. Dans le deux tiers des cas, les victimes sont âgées de moins de 24 ans et 11 % ont moins de 11 ans. Même les femmes avec un handicap ne sont pas à l’abri d’être agressées. » En fait, 60 % d’entre elles l’ont été selon l’organisme fédéral.
Si seulement 10 % des agressions sont dénoncées à la police c’est, selon elle, parce que le système judiciaire n’encourage pas les femmes à signaler leurs expériences. Mme Brito invite donc les membres de la communauté à retenir deux dates. « Depuis 1999, le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Chacun est invité à porter un ruban violet ce jour-là et, le 6 décembre, décrété Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes suite à la tuerie au cours de laquelle 14 étudiantes à l’École Polytechnique à Montréal sont décédées.
Photo : Élizabeth Brito