Le 13 août dernier à la Pointe-de-Montréal, en présence de centaines de fidèles, paroissiens et curieux, une messe extérieure a été célébrée pour souligner le 250e anniversaire de fondation de la paroisse Assomption, maintenant appelée Assumption. Cette eucharistie a été suivie d’une visite de l’église aujourd’hui fermée en raison de réparations rendues nécessaires avec le temps. Érigée en 1767, la paroisse est la première installée en territoire ontarien.
Pour l’occasion, un chapiteau avait été érigé sur le parterre devant la vénérable église qui est, avec le pont Ambassador, une des signatures visuelles de Windsor. De plus, du perron de l’église, on peut voir l’église Ste. Anne de Détroit dont la version originale était le lieu de culte des premiers colons français à s’installer dans la région. De nos jours, elle est encore un lieu significatif pour les francophones et francophiles de Détroit.
Comme le souligne une publication du Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa, les premières années d’existence de la paroisse ont été tout sauf faciles au plan financier. « Malgré une population catholique croissante, l’Assomption connaît cependant des débuts difficiles. Le missionnaire jésuite Pierre Potier, arrivé en 1728, devient le premier curé de cette paroisse, jusqu’à sa mort en 1781. La paroisse connaît des problèmes financiers et le père Potier doit se départir d’une partie des biens de l’Église pour pouvoir survivre. Son remplaçant, Jean-François Hubert, curé entre 1781 et 1785, demande une concession de terre des Autochtones en 1784, qu’il vend afin de régler les problèmes financiers de la paroisse. Hubert fait ensuite construire un nouveau presbytère avant de devenir évêque coadjuteur de Québec. »
Sous le chapiteau et tout autour sous les arbres à proximité, l’ambiance était au recueillement au cours de la cérémonie eucharistique. Si la paroisse souligne son 250e anniversaire, l’église elle-même qui a été construite il y a un peu plus de 170 ans est fermée depuis 2014 pour des raisons de sécurité.
Entre la messe et le repas communautaire, l’église a ouvert ses portes pour une rare fois depuis sa fermeture et les gens ont profité de l’occasion pour y effectuer une visite. Devant l’entrée, les gens étaient invités à partager des photos qu’ils auraient et qui illustreraient le passé du quartier. Ces images seront numérisées pour usage futur.
À l’intérieur de l’église, l’ambiance était à la contemplation d’un endroit qui a vu défiler plusieurs générations de paroissiens. Une dame se rappelle s’y être mariée, quelqu’un évoque l’époque où le prêtre faisait son homélie du haut de la chaire, etc. Le maître-autel de couleur ivoire rappelle la simplicité d’une époque révolue. À proximité, un autel plus contemporain permettait au prêtre de célébrer les offices face aux paroissiens et dans la langue de la communauté. Ce changement, tout comme la disparition de la messe célébrée en latin, faisait suite aux travaux du concile Vatican II.
Au moment de la fermeture de l’église, le diocèse de London s’est engagé à la maintenir au mieux. Il en coûterait quelque 10 millions $ pour exécuter les travaux nécessaires afin qu’il soit possible à nouveau d’y célébrer la messe régulièrement.
Photos :les paroissiens et les visiteurs étaient nombreux.
Quelques illustrations rappellent l’apport des francophones à la culture de la région