Originaire de Cambridge, DJ Un Pier anime des soirées et des événements depuis cinq ou six ans et, pour la fête de la Saint-Jean-Baptiste cette année, il était à Windsor pour assurer la partie musicale après le spectacle de Bleu Jeans Bleu.
Il a débuté dans ce métier en animant des soirées de danse dans les écoles de sa région. Il était alors animateur culturel.
« C’est le désir de conserver mon français qui m’a ramené dans les écoles et, le bouche à oreilles aidant, j’ai recommencé à faire des soirées dansantes, des camps de leadership et des soirées d’improvisation. De plus en plus, cela s’est propagé. Un Pier fait de la musique en français »
Selon lui, il y avait un manque dans les écoles. Quand des activités étaient organisées, on demandait aux DJ embauchés pour la soirée de prévoir des pièces en français.
« Leur réaction étaient de nous demander de leur fournir de la musique francophone, raconte-t-il. La mienne était de me demander « pourquoi je t’embauche alors? » et je leur suggérais d’aller chercher des pièces à la radio. Mais rapidement, je me suis rendu compte que s’ils pouvaient le faire, moi aussi je pouvais le faire aussi bien qu’eux. »
Il a alors demandé à une de ses amies qui pratiquait ce métier de lui servir de mentor et, au fil du temps, lorsqu’elle animait une soirée, elle le laissait manipuler les consoles.
« Peu à peu, l’élève a dépassé le maître et je suis devenu entièrement francophone dans ma programmation musicale », mentionne-t-il.
Selon lui, à prime abord, les jeunes ont une perception négative de la musique en français en se disant que c’est la musique de leurs parents et de leurs grands-parents mais, avec sa programmation, il fait la démonstration du contraire.
Par la suite, au cours de ses études au Collège universitaire Glendon, Pier Bernard a continué à organiser et à animer des événements. Fait inusité dans l’univers des DJ, c’est lui-même qui a choisi son nom de scène.
« Par coutume, tu ne te le donnes pas toi-même. Dans mon cas, c’est en voulant choisir un nom pour mon compte Twitter que j’y suis arrivé. Au départ, j’avais choisi Le Pier, mais le nom était déjà pris. J’ai donc changé pour Un Pier et c’est resté. »
Depuis quelques mois, il travaille comme coordonnateur culturel à Hamilton.
« Je suis parti du milieu des assurances pour revenir au communautaire culturel et ça roule bien depuis ce temps. »
Il sait que les choses vont se placer professionnellement dans les semaines à venir mais, pour la Saint-Jean à Windsor, il était complètement absorbé afin de fournir la meilleure prestation possible, faisant découvrir ou redécouvrir à plusieurs le plaisir de profiter d’une soirée culturelle en français dans le Sud-Ouest ontarien.