Ce n’était pas un poisson d’avril. La fermeture annoncée du bar Oasis est maintenant chose faite depuis le 1er avril dernier, 27 ans jour pour jour après son ouverture. L’établissement était bien connu dans la communauté francophone et au-delà.
Avec les salles de réception, le bar s’était avéré, au fil des ans, une source de revenus majeure pour financer les activités communautaires.
Comme l’a déjà souligné Didier Marotte, directeur général du Centre communautaire francophone Windsor-Essex-Kent, à l’époque où les travailleurs de Ford fréquentaient l’endroit, ce sont des centaines de milliers de dollars de recettes brutes que l’établissement générait.
« Autour de 2004, le bar a connu sa meilleure période sur le plan du chiffre d’affaires soit quelque 850 000 $, raconte-t-il. Comme c’était un bar de taille modeste, que les frais fixes d’exploitation étaient stables et vu que l’achalandage était important, nous parvenions à dégager des marges de profit allant jusqu’à 35 %. »
Malheureusement, le fort ralentissement à l’usine Ford, la réglementation sur le tabac et la crise économique ont changé la donne mais, à ce moment-là, les gestionnaires de l’établissement ont su adapter son fonctionnement pour que l’opération commerciale continue d’être une source de revenus.
La fermeture de l’établissement marque un virage également pour le Canada South Blues Museum qui y avait pignon sur rue depuis 2004. « À l’époque, le musée était installé dans un bar nommé Alibi situé dans le secteur Huron Church et Cabana, poursuit M. Marotte. Aux fins de la construction de la promenade Herb Gray, le bar a été acheté et démoli et c’est à cette époque que les responsables nous ont approchés avant de venir s’installer à l’Oasis. » Au fil des ans, des spectacles y ont été présentés par des artistes bien connus de l’univers de la musique blues.
Le 1er avril dernier, une soixantaine de personnes, « de bons clients, des membres du personnel », ont souligné la fin de l’aventure du bar Oasis. « Nous étions tristes d’en arriver là mais nous tenions à offrir cette occasion de réunion à ceux qui nous ont accompagné toutes ces années ».
La fermeture du bar marque la fin de l’identification de l’édifice du Collège Boréal comme lieu de rassemblement traditionnel de la communauté.
Photo : le bar Oasis vient de fermer ses portes.